L’éducation était en fête à Ziguinchor, à l’occasion de la cérémonie de présentation et de dédicace de «Cana’a, le fils du passé», roman de Mme Ba Brigitte Gnamy, femme de lettres et proviseure du lycée Plan Jaxaay à Dakar. Une rencontre à forts relents éducatif et culturel et qui vise la promotion de cet ouvrage que l’auteure assimile à un hymne à l’amour.

Ils étaient nombreux, les hommes et femmes qui ont fait le déplacement pour rendre un vibrant hommage à la femme de lettres Mme Ba Brigitte Gnamy, auteure du roman Cana’a, le fils du passé. Professeur de philosophie, Mme Ba, au sortir de l’Ecole normale, a eu comme premier poste le lycée Djignabo de Ziguinchor en 1996 où elle a passé six bonnes années de sa riche carrière d’enseignante. D’ailleurs sur son amour pour les lettres, la romancière s’explique : «Nous avons été éduquée dans un milieu assez culturel avec des parents à cheval sur l’éducation de leurs enfants et avec la lecture au cœur de cette éducation. Ainsi j’ai très tôt été initiée à la lecture et j’ai eu l’amour des lettres très jeune.» Toutes choses qui l’ont guidée vers cette carrière qu’elle a embrassée (femme de lettres et professeur de philosophie) et qui produit aujourd’hui Cana’a, le fils du passé, le condensé de son parcours. «Et nous tous ici présents, c’est l’éducation qui nous a façonnés», renchérit Mme Ba Brigitte Gnamy.
Disséquant les contours de son ouvrage, l’auteure estime que Cana’a, le fils du passé est une proclamation de l’amour, un hymne à l’amour. «L’amour est à la base de tout dans la vie. Le fondement de Cana’a c’est l’amour, Cana’a est un roman né par amour. Tout ce que l’homme vit à travers le monde se trouve dans l’œuvre», a-t-elle d’ailleurs clamé lors de cette cérémonie de présentation de l’ouvrage. Et avec Cana’a, le fils du passé, Mme Ba Brigitte Gnamy est d’avis que c’est notre histoire que nous retrouverons par-ci et par-là, des histoires vécues dans nos familles et à travers le monde. Ce qui, selon la romancière, constitue un plus dans l’éducation de nos enfants.
Parrain de cet événement de haute portée pédagogique et éducative, l’inspecteur d’académie adjoint Seydou Sané, qui se dit honoré par le choix du comité d’organisation, estime que ce roman proclame la victoire de la femme sur l’homme avec, selon lui, Marie la sœur de Cana’a qui incarne cette nouvelle pédagogie alors que Cana’a est embué dans une pédagogie directive, dépassée, celle de Jules Ferry. «Cana’a se baptise lui-même fils du passé. Il symbolise les us et coutumes, nie la promotion féminine, etc. alors que Marie incarne la poussée de la femme nouvelle et émancipée», argue Seydou Sané.
Le président du Casa-Sports estime que Cana’a est une œuvre d’art. «Et toute œuvre d’art remplit des connaissances», dit-il. Analysant ce roman sur le plan pédagogique, Seydou Sané est d’avis que tout enseignant se retrouve dans tout ce qui a été dit dans ce roman. «Un livre de chevet qui permet de comprendre l’attitude des élèves, des enseignants, mais aussi les relations à établir dans un système éducatif moderne, d’enseignement-apprentissage qui renvoie à une éducation fixée et orientée sur les compétences à acquérir.» C’est dire que ce roman à la fois littéraire, philosophique et pédagogique doit, selon l’adjoint au maire de Ziguinchor, être un livre de chevet qui permet à tout un chacun de comprendre que le système d’enseignement évolue. Poursui­vant son analyse face à la presse, M. Sané estime en outre que ce livre fait aussi l’apologie du modernisme sur le traditionalisme, de la femme sur l’homme, car tout ce qui a trait à la femme a été une réussite et tout ce qui touche à l’homme, dit-il, a été un échec.
«Deux enfants, Marie et Cana’a, nés dans la même famille, ont eu la même éducation et n’ont pas eu au finish les mêmes réussites scolaires et dans la vie sociale. C’est un livre qui renferme beaucoup d’éléments et d’informations à même d’aider les enseignants dans le cadre de leur mission. C’est un livre qui révolutionne le système, l’éducation», dixit le parrain Seydou Sané qui, tout en déplorant le désintérêt notoire des jeunes pour la lecture, plaide pour la mise en place de bibliothèques de proximité, la création d’un musée à Ziguinchor qui pourrait répondre aux attentes des uns et des autres et inciter les élèves à la lecture.