Dans le cadre des opérations de déguerpissement, la Rn4 a été débarrassée des occupations anarchiques à Bignona. Par Khady SONKO –

 La Route nationale numéro 4 (Rn4) de Bignona respire mieux depuis samedi. Cette artère publique a été débarrassée des ordures, des épaves et des lieux de commerce aménagés de manière anarchique. L’opération de désencombrement entre dans le cadre de l’arrêté ministériel qui consiste à dégager l’occupation anarchique de la voie publique. Elle a été menée sans couacs, avec l’accord des commerçants qui occupaient l’espace public. Des réunions préalables ont permis cette adhérence des commerçants de Bignona. «Les commerçants avaient pris l’initiative de sortir leurs matériels et aujourd’hui, pratiquement, il ne reste plus rien, parce qu’eux-mêmes ont démoli leurs installations pour permettre que le travail se fasse sans problèmes», s’est félicité Bacary Diatta, maire de la commune de Bignona. Toutefois, ce déguerpissement est un man­que à gagner pour la municipalité qui faisait payer des taxes aux commerçants. «C’étaient des installations qui permettaient à la commune de pouvoir générer des ressources à travers les taxes. Mais pour nous, la sécurité est plus importante que les taxes que nous prélevons, parce que l’occupation qui était faite de la route était très dangereuse car un accident pouvait survenir à tout moment», a fait savoir Bacary Diatta.

Les commerçants déguerpis ne sont pas laissés à eux-mêmes. Un site de recasement leur a été attribué. «Nous avons échangé avec eux par rapport à ce site de recasement. Le site est préparé, il ne leur reste qu’à venir s’y installer. Nous les invitons à regagner ce site pour pouvoir continuer leurs activités au niveau de la commune de Bignona», a appelé Bacary Diatta. Depuis la tenue de ce déguerpissement, les Bignonois se déplacent sans difficulté sur la Rn4. Pour éviter le retour des commerçants dans l’espace des déguerpis ou l’installation d’autres personnes, le maire a promis de mettre un dispositif de surveillance. «On ne veut pas que les gens reviennent. Il y aura un suivi, les maires vont prendre leurs dispositions, la gendarmerie va accompagner», a déclaré le Préfet de Bignona, Mamadou Khouma, qui tire le chapeau aux commerçants qui sont, selon lui, sont de véritables citoyens. De leur côté, les commerçants réclament un marché digne de ce nom. «Nous voulons un vrai marché, ici ce n’est pas un marché, c’est le terrain d’autrui, et on peut nous sortir d’ici à tout moment», ont-ils déclaré.
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