Mort le 17 juin dernier dans des circonstances encore floues, Idrissa Goudiaby sera enterré ce vendredi après que le procureur de Ziguinchor a renoncé à une troisième autopsie sur demande de la famille.Par Justin GOMIS

– Le procureur près le Tribunal de grande instance de Zi­guinchor voulait un troisième avis. Il ne l’aura pas. Fina­lement, il a autorisé l’inhumation du sieur Idrissa Goudiaby, tué dans des circonstances encore floues le 17 juin dernier lors de la manifestation interdite de la coalition de l’opposition Yewwi askan wi. Pape Ismaëla Diallo avait ordonné une troisième et dernière expertise médico-légale sur le corps de Idrissa Goudiaby. Ce qui devait lui permettre d’avoir une opinion plus tranchée sur les conditions dans lesquelles ce chauffeur de taxi est mort, car il a été noté de sérieuses contradictions entre les résultats de l’expertise initiale et ceux de la contre-expertise. Si la première autopsie avait évoqué «une mort violente par choc hémorragique suite à une plaie pénétrante du cou causée par une arme blanche contondante et tranchante comme une hache ou un sabre», la contre-expertise, elle, demandée par la famille du défunt, révèle que les «lésions présentées par Idrissa Goudiaby sont compatibles avec une mort violente par arme à feu avec orifice d’entrée (…), responsable du choc hémorragique et du décès».
Comment est mort Idrissa Goudiaby ? Le procureur de Ziguinchor va poursuivre les investigations pour répondre à cette question. Il avait annoncé la saisine éventuelle d’un juge d’instruction pour mettre la lumière sur cette affaire.
Aujourd’hui, la famille de Goudiaby pourra faire son deuil. Il sera enterré ce vendredi, mais cela n’empêche pas ses parents de réclamer Justice. «Les faits ont duré et ça fait 42 jours aujourd’hui que mon neveu est dans les frigos. Et ce n’est pas bien. Nous dénonçons cela. Les auteurs ou complices de près ou de loin de cet acte, Dieu les jugera. Nous, on a aucun pouvoir. Seul Dieu a le pouvoir», note Insa Goudiaby, oncle paternel de Goudiaby. Le patron du ministère public a accepté leur demande à la suite d’une audience qu’il leur a accordée. «Les notables ont rencontré le procureur pour lui dire qu’ils ont besoin du corps pour l’inhumer. C’est aujourd’hui (hier) qu’on nous a appelés pour nous entendre. Après ma déposition, on m’a notifié qu’on va recevoir le corps. Et le vendredi prochain à 10 heures, on va l’accompagner jusqu’à sa dernière demeure», enchaîne l’oncle du défunt.
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