Le Mémorial du bateau «Le Joola» est presque achevé. Le joyau dont il ne reste que les finitions, pourrait être réceptionné le 26 septembre, dans le cadre de la commémoration du naufrage du bateau.Par Khady Sonko(ksonko@lequotidien.sn) –

Le ministre de la Culture et du patrimoine historique avait reçu l’ordre de parachever la construction du Mémorial Le Joola à Ziguinchor. C’est dans ce cadre que Aliou Sow a visité, ce jeudi, le chantier de ce projet culturel érigé au Port de Ziguinchor. A l’issue de la visite de chantier, Pr Sow a été impressionné par le joyau, qui est presque achevé. «C’est à la dimension de l’ambition du Président Macky Sall pour la culture, c’est à la dimension de la grande ambition du chef de l’Etat pour la Casamance. Il faut aimer son pays, aimer la culture et aimer la Casamance pour lancer un si grand projet», a déclaré le ministre en charge de la Culture. A l’en croire, le contenu muséographie a fait l’objet d’un travail parallèle de qualité, ainsi que la didactique du discours. «Car il faut après ces émotions vécues, une nouvelle vie construite sur la base des leçons tirées de l’expérience de la mésaventure, mais également à partir du génie créateur du Sénégal et de la capacité de résilience du Peuple sénégalais et surtout de cette belle région naturelle de la Casamance et des autres familles concernées.» Aliou Sow dit avoir constaté une implication directe des familles des victimes, des rescapés, de toutes les associations, qui ont accompagné le projet avec beaucoup de pédagogie et de générosité. Le ministre salue ses partenaires des républiques sœurs de la Gambie et de la Guinée-Bissau, qui ont tous contribué pour faire du mémorial un musée sous-régional. Par ailleurs, son statut fait déjà l’objet d’une étude d’opportunité bouclée, tout comme le décret fixant les règles de fonctionnement et d’organisation de l’établissement public à caractère administratif que sera le mémorial. «Tous ces textes sont bouclés et transmis au Secrétariat général du gouvernement. Dans les meilleurs délais, les décrets seront signés et la partie administrative mise en œuvre pour ne pas perdre de temps», promet le ministre.

L’idée, c’est de tout boucler avant la célébration de l’anniversaire du naufrage du Joola le 26 septembre prochain. Il s’agit aussi de permettre au président de la République, en fonction de son agenda, de pouvoir venir procéder à l’inauguration de cette grande infrastructure culturelle, qui doit également servir de haut lieu de pèlerinage, de souvenirs, mais aussi de projection vers l’avenir. Selon Aliou Sow, une bonne partie de la première édition du Festival international du cinéma et de l’audiovisuel du Sénégal (Ficas) sera organisée à Ziguinchor, en ce qui concerne la part dédiée aux films mémoriels mais également aux colloques et autres échanges intellectuels sur des questions mémorielles.

Le ministre de la Culture et du patrimoine culturel invite les autorités municipales et départementales à s’approprier ce mémorial dont l’entretien, l’accompagnement, la protection et la préservation relèvent de la compétence de tout le monde, mais également de la collectivité locale qui est dépositaire de cette infrastructure car l’abritant.

«Cela doit être un lieu de communion, de brassage et d’altérité construit de manière durable», dit-il. Le mémorial est composé d’espaces de vie, d’espaces administratifs, d’espaces pour un contenu muséographique, de lieux d’exposition de tout ce qui participe à la préservation et à la célébration du fait mémoriel. «Tout ce qui nous rappelle l’expérience vécue mais également les leçons à en tirer. Le contenu et le visuel vont prendre en charge toutes ces dimensions», explique le ministre. Pour lui, «ce musée ne doit pas être un lieu de lamentations, un lieu de pleurs, un lieu de larmes». «Nous avons vécu des émotions fortes, nous avons fait notre introspection, nous en avons tiré des leçons, quoique nous ne devions pas en faire un lieu de jouissance extravagante. Ce sera un lieu de vie, de découverte d’une partie de notre histoire, un lieu de célébration de notre génie créateur, mais également de projection vers l’avenir sur la base d’une humilité qui nous permettra de tirer les meilleures leçons pour éviter la répétition d’erreurs humaines pouvant engendrer de telles tragédies», a développé M. Sow.

Une gestion partagée
Il ne reste que les dernières finitions avant la réception définitive de l’infrastructure, notamment quelques installations pour faire fonctionner certains équipements comme l’ascenseur, entre autres.

Mais le 26 septembre, le Président Macky Sall pourra inaugurer, selon son agenda, ce joyau qui sera cogéré par les familles des victimes, les rescapés, mais surtout la région naturelle de la Casamance. Il s’agira de chercher principalement les ressources humaines au niveau de cette région. «Les opportunités s’offriront, mais le plus important, c’est cette dimension identitaire, mémorielle que nous allons célébrer ensemble sur la base d’un traitement rémunéré, sur la base du bénévolat, sur la base de l’engagement volontaire. Tous ces aspects en même temps», fait savoir le ministre qui s’engage à gérer les opportunités de manière transparente, inclusive et rigoureuse.
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