#Ziguinchor – Le Cndn met en branle des filets sociaux au profit des ménages vulnérables : Le soulagement des femmes enceintes

Investir dans la santé de la mère, de l’enfant et de l’adolescent ! C’est le projet engagé par le Conseil national du développement de la nutrition (Cndn) ex-Cellule de lutte contre la malnutrition (Clm). Le Cndn qui, en plus de la mise en œuvre d’activités de nutrition communautaire, se consacre aussi à la mise en branle de filets sociaux au profit des ménages vulnérables. C’est le sens de la cérémonie de remises de financements à des ménages de la commune Mlomp et de montants alloués aux femmes enceintes de la commune d’Enampore.Par Ibou MANE (Correspondant) –
Les initiatives communautaires au profit des ménages vulnérables avec enfants de moins de 5 ans pour une amélioration de la diversification de l’alimentation ; et les incitations financières aux femmes enceintes pour le respect des consultations prénatales et des accouchements dans les structures sanitaires constituent les deux principaux leviers des filets sociaux mis en œuvre par le Conseil national du développement de la nutrition (Cndn) au Sénégal. Pour la région de Ziguinchor, c’est un financement de 680 initiatives communautaires qui a été mobilisé pour 8 communes ciblées (4 dans le département de Bignona, 2 d’Oussouye et 2 de Ziguinchor). Des communes où le dispositif du Cndn est déjà en place depuis 2020 et où d’autres interventions similaires ne sont pas encore mises en œuvre par les partenaires. En outre, l’enclavement de beaucoup de villages qui rend difficile leur accès aux services sociaux de base, aux marchés ; le taux de malnutrition aiguë élevé dans ces collectivités territoriales ; l’importance de la cible enfants 6-59 mois dans ces communes d’intervention justifient entre autres le choix de ces collectivités bénéficiaires. D’ailleurs, disséquant sur l’état des lieux de la nutrition au niveau de la région de Ziguinchor en marge de la cérémonie de remise de financement aux ménages vulnérables, Abdoulaye Ka, Secrétaire exécutif du Cndn, souligne que les enquêtes nationales de nutrition ont montré une certaine particularité de la région. Et ce, par rapport à l’indicateur de retard de croissance où Ziguinchor se classe à la 2ème ou 3ème place en termes de niveau de prévalence les plus bas. «Si vous prenez le retard de croissance au niveau de la région de Ziguinchor, la situation est acceptable», estime Abdoulaye Ka. Une situation qui, note-t-il, interpelle le Cndn sur certaines particularités de cette région ; et ce, de par sa richesse sur le plan de la disponibilité alimentaire, de par certaines pratiques de soins chez les enfants et qui sont propres à la région et qui constituent des secrets que sa structure devra percer pour savoir et capitaliser aussi de bonnes pratiques en cours au niveau de la région de Ziguinchor. Toutefois pour M. Ka, le Cndn n’est plus aujourd’hui dans une phase où il se concentre seulement que sur les prévalences de la malnutrition ; mais considère plutôt la nutrition comme étant une opportunité de développement humain, de développement économique. «Le chef de l’Etat a donné des instructions au Cndn d’aller vers des approches de développer la nutrition ; et pour ce faire, nous nous évertuons à assurer une couverture universelle des services de nutrition à base communautaire pour toutes les populations du Sénégal, quel que soit le niveau de prévalence de la malnutrition», a-t-il soutenu. Et en termes de sensibilisation des communautés, M. Ka note une évolution de la situation nutritionnelle dans les zones où intervient le projet et où très peu d’enfants souffrent d’insuffisance pondérale ou de malnutrition aiguë. «Cela veut dire que les mamans suivent les conseils prodigués par les relais et qu’il y a des comportements adoptés par les femmes et sur lesquels elles trouvent la pertinence et qui sont ancrés aujourd’hui dans les communautés», dixit le Secrétaire exécutif du Cndn. Pour lui, l’étape de sensibilisation est aujourd’hui dépassée. «Et on est dans l’étape d’investissement au niveau communautaire pour renforcer les capacités de résilience des communautés pour faire face aux différents déterminants de la malnutrition», argue-t-il. Car pour M. Ka, la période de conception jusqu’à l’accouchement constitue une étape extrêmement importante et sensible pour l’avenir d’un enfant. Et à qu’cette période il y a des déterminants qui peuvent être liés, dit-il, à un manque de ressources financières pour accéder aux structures sanitaires pour pouvoir faire les consultations prénatales. «L’option du gouvernement c’est de s’attaquer à ce genre de déterminant, ces barrières financières pour l’accès aux structures de santé ; mais également aux barrières physiques», avance-t-il. Et c’est pourquoi les programmes de l’Etat, tel le Pudc, viennent appuyer, poursuit-il, le secteur de la santé dans la lutte contre ces déterminants de la mortalité maternelle ou infantile. C’est aussi tout le sens, dans le cadre de cette politique de nutrition, de la remise de chèques pour développer des initiatives communautaires au niveau des villages de la commune de Mlomp où les représentants de chaque village ont reçu chacun un financement de 1,6 million de F Cfa et les femmes enceintes d’Enampore des allocations de 7000 F Cfa chacune pour chaque consultation prénatale (5000 F Cfa) et un appui en transport (2000 F Cfa). L’idée étant d’appuyer, selon M. Ka, les ménages les plus vulnérables pour renforcer leurs capacités de résilience pour pouvoir avoir des actifs et accéder à une alimentation saine et diversifiée et qui pourrait permettre de garantir une croissance optimale aux enfants.
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