A la place de l’option militaire en Gambie, des responsables du Parti pour l’action citoyenne (Pac) préconisent une diplomatie préventive pour pousser le président Yahya Jammeh à respecter le suffrage des Gam­biens. Face à la presse à la Mai­son de la paix de Ziguinchor, les partisans de Bruno d’Erne­ville estiment que c’est la seule voie qui permettra au peuple gambien de «se réconcilier avec lui-même» et d’éviter toute velléité de vengeance et de représailles. Le coordonnateur régional du Pac, Jean Pierre Diatta, regrette ainsi les commentaires post-électoraux qui ont fini d’installer «un climat de peur dans le camp de Jammeh». Et si le Pac reconnaît que le Sénégal ne saurait rester insensible à la situation gambienne, il n’en demeure pas moins que les autorités devraient être «sereines» et «pondérées» dans leurs réactions. «Une intervention de la Cedeao sous la bannière onusienne aura des contrecoups dans la sous région et notamment au Sénégal, dans sa partie sud. Et c’est le peuple sénégambien qui va être le plus grand perdant», avertit M. Diatta. Suffisant pour exhorter Dakar à «faire preuve de dépassement, de respect, d’analyse approfondie de la situation».
Sous ce rapport, le Pac con­dam­ne la sortie du ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur qui a tenu des déclarations qu’il qualifie de «malveillantes, à la limite incendiaires envers le président Jammeh». En revanche, le parti de l’ancien candidat déclaré à la Présidentielle de 2012/Section Casamance demande à Yahya Jammeh de faire preuve «d’ouverture», et d’être «attentif» au message de son peuple. Jean Pierre Diatta et ses camarades invitent donc la Cedeao à «poser des actes qui inspirent confiance entre les citoyens d’un même peuple et entre les peuples de la sous-région».

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