Les populations de Mpack ont marché hier pour réclamer l’électrification de leur localité. Elles ont bloqué pendant plusieurs heures l’axe Ziguinchor-Sao Domingo, frontalier de la Guinée-Bissau.
Les populations frontalières de Mpack ont entamé depuis fort longtemps la lutte pour le respect de leurs droits. A chaque fois, elles ont différé leur marche en se fiant aux promesses des autorités compétentes voire étatiques. Lasses d’attendre, elles ont rallumé leur détermination et crié leur désespoir de vivre avec des bougies, des lampes-tempête, des lampes chinoises, d’acheter de la glace importée de Ziguinchor à des prix exorbitants. Ce cri du cœur a pris les contours d’une marche pacifique ce jeudi afin d’exiger leurs droits. «Nous avons décidé de battre le macadam pour exiger nos droits, car comme tous les autres citoyens sénégalais, nous voulons vivre dans un minimum de confort», a soutenu Alphouseyni Diédhiou, le président de la Jeunesse de Mpack. Selon lui, le manque d’électricité est à l’origine de l’insécurité galopante dans la zone et du manque d’eau potable faute de forages et de réseaux d’adduction d’eau. «En attendant les populations boivent depuis leurs ancêtres jusqu’à nos jours, poursuit-il, l’eau des puits traditionnels. De quoi les exposer à des maladies telles que la diahrée ou le ver de Guinée», renchérit Alphouseyni Diédhiou. Autant de raisons et de griefs qui ont donc motivé, selon lui, leur colère et cette marche pacifique organisée à travers les artères de Mpack et qui a mobilisé les jeunes, les femmes et les notables. Et une procession ponctuée par la fermeture à la circulation pendant plus d’une heure de l’axe Ziguinchor-Sao Domingo via Mpack. Et c’est devant l’autorité sous-préfectorale de Niaguis et le commandant de brigade de gendarmerie de Ziguinchor que les populations de Mpack ont exposé leurs revendications. Des autorités venues s’enquérir de la situation et qui ont fini par rassurer les populations par rapport à la prise en charge prochaine de leurs doléances. «Nous avons exposé encore une fois nos revendications à l’autorité et aux autorités compétentes ; et si rien n’est fait d’ici deux mois, nous allons continuer la lutte», tonne le président de la Jeunesse de Mpack.
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