La Plateforme des femmes pour la paix en Casamance magnifie le dépôt des armes par la faction des combattants de Diakaye, qui est le second acte du processus de paix après la signature des accords de paix entre l’Etat et des factions du Mfdc le 4 août 2022 à Bissau. Leur présidente, Ndèye Marie Diédhiou, promet de continuer le travail pour une paix définitive dans cette partie sud du pays. Par Khady SONKO –
La présidente du Conseil d’administration de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance salue le dépôt des armes par la faction de Diakaye et réitère la disposition de sa structure à continuer ce travail qu’elle a eu à faire en termes de sensibilisation dans les villages, d’accompagnement des personnes victimes du conflit armé. Ndèye Marie Diédhiou offre en exemple l’action des combattants de Diakaye aux autres factions du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc). Mais surtout qu’il y ait un respect des engagements qui ont été pris par l’Etat et par les combattants.
En tant que jeune acteur de la Société civile, Mamadou Lamine Bodian demande à l’Etat, à l’opposition, aux jeunes et à toutes les parties prenantes de revenir à la raison afin de consolider la paix. «Ce n’est pas le moment de reculer. On s’est battus pour avoir cette déclaration, on a tout fait pour ramener les gens à la raison. Que l’Etat, l’opposition, les jeunes reviennent à la raison parce que si la situation dégénère, nous serons les premiers impactés. La Casamance a déjà souffert de 40 ans de conflit armé. Il est hors de question qu’on nous fasse reculer de 40 ans en arrière. L’Etat doit prendre ses responsabilités ainsi que l’opposition et les jeunes qui doivent être conscients des enjeux du moment», a plaidé l’acteur de la Société civile. «L’Etat est responsable et c’est lui qui doit gérer la stabilité du pays», insista M. Bodian qui s’exprimait hier en marge d’un atelier de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance. Cette rencontre, organisée par le Projet voix de leadership des femmes du Sénégal, a confié à la plateforme la mise en œuvre de l’article 13-13.5 portant sur la communication. Il s’est agi d’échanger sur ce que les actrices ont eu à faire en termes de communication pour améliorer la communication à l’interne comme à l’externe de leurs organisations et en termes de redevabilité. «Redevabilité de l’organisation faîtière vis-à-vis de ses organisations membres, mais également des organisations membres vis-à-vis de la plateforme», a déclaré Ndèye Marie Diédhiou. Il s’agit donc d’un partage d’expériences pour améliorer leur communication et cette expertise de redevabilité entre les organisations faîtières et les organisations membres. «Sinon, nous ne pouvons pas avancer. Si la faîtière ne sait pas ce que font ses organisations membres ou si les organisations membres ne savent pas ce que fait la faîtière, il y a quelque part un déficit de communication. C’est ce déficit que nous voulons pallier», a dit la présidente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance.
Il faut rappeler que l’Etat a signé le 4 août 2022, un accord de paix avec des rebelles de Casamance dont le chef rebelle César Atoute Badiate. Ils s’étaient engagés à déposer les armes et à œuvrer pour le retour définitif de la paix dans cette région déchirée par un conflit de basse intensité depuis 1982, qui a causé plusieurs milliers de morts.
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