Le Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds) a lancé hier un programme sur Collectivités territoriales, défense, sécurité et paix au Sud du pays qui a été déchiré par plusieurs années d’insécurité. Au-delà de la «capacitation» des acteurs locaux, il va servir de cadre de concertation et d’échanges entre les collectivités territoriales et les Forces de défense et de sécurité. Par Khady SONKO –

Le programme Collectivités territoriales, défense, sécurité et paix a été lancé hier à Zi­guinchor. Elaboré par le Centre des hautes études de défense et de sécurité (Cheds) en collaboration avec la Fon­dation Konrad Adenauer, ce programme est d’une importance capitale pour la zone sud qui a connu l’insécurité, selon les initiateurs. Il vise à renforcer les connaissances des acteurs des collectivités territoriales en matière de défense et de sécurité, et sert également de cadre de concertation et d’échanges entre les acteurs des collectivités territoriales et les Forces de défense et de sécurité. L’idée, c’est aussi de mettre en synergie les efforts, les connaissances et toutes les stratégies au niveau territorial pour concourir à la défense, à la sécurité et à la paix. La sécurité n’est certes pas une compétence transférée, mais le Gouverneur Guedj Diouf invite les collectivités territoriales à s’approprier ce projet et à saisir toutes les opportunités qu’il offre, mais aussi à jouer leur rôle en renforçant leur collaboration avec les Forces de défense et de sécurité. Il s’agira également pour eux de participer activement à la recherche de la paix et de la sécurité au niveau de la zone sud.

Malang Cissé, maire de la commune de Goudomp, salue l’initiative. Pour l’élu local, c’est devenu une demande sociale. «Nous avons d’énormes difficultés à construire une cohésion sociale au niveau de nos territoires», avoue-t-il. Le maire d’ajouter : «C’est extrêmement important pour nous au niveau des territoires. Cela permet de mieux comprendre la nouvelle approche. La question de la sécurité et de la paix n’est plus une affaire de l’Etat simplement. Il faut des acteurs impliqués à la base, fondamentalement les élus locaux.» Le Sud du pays est une zone très interpellée en matière de paix et de sécurité. Elle a vécu des décennies de conflit qui ont plombé son économie et très récemment, des manifestations douloureuses. «La finalité essentielle d’un environnement sécurisé, c’est l’impulsion du développement économique et social, d’où l’importance de ce programme», analyse Malang Cissé.
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