La commune de Kafountine gère un programme de Fermes agricoles scolaires. Il s’agit d’une innovation qui cherche à prendre en charge les besoins financiers de l’éducation et du bien-être des élèves et de leurs enseignants.Par Khady SONKO (Correspondante) –

Pour faire face aux besoins financiers de l’éducation, renforcer les moyens limités de l’Etat, mais surtout de la collectivité territoriale dans ce secteur, la commune de Kafountine a trouvé une alternative : il s’agit du programme de Fermes agricoles scolaires. Ce programme innovant entend prendre en charge les besoins financiers et nutritifs des potaches. Jadis appelé jardins scolaires, il est modernisé cette fois-ci en collaboration avec les experts agricoles dont l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) de Ziguinchor. Le maire de Kafountine salue le portage du programme par l’inspecteur d’Académie de Ziguinchor et l’Inspection de l’éducation et de la formation (Ief) de Bignona 2. «Ils ont donné des instructions fermes et se sont engagés à faire de ce programme de Ferme agricoles scolaires, un modèle au Sénégal», se réjouit David Diatta. Il s’exprimait samedi à la réunion d’imprégnation à l’endroit des directeurs d’école, des délégués de quartier, des chefs de village et des parents d’élèves de la commune de Kafountine sur le programme de Fermes agricoles scolaires de la commune.

L’élu local compte en implanter 17, avec un minimum de 1,5 hectare par ferme dans sa commune de Kafountine. La collectivité territoriale va commencer par ses propres moyens, en attendant d’avoir des partenaires pour l’appuyer. «Il y a des prérequis qui sont là, les directeurs d’école ont témoigné qu’ils ont commencé à prendre des initiatives en plantant des arbres, en faisant de petits maraîchages», renseigne le maire.

La rencontre avec les chefs de village et les délégués de quartier vise la disponibilité foncière pour le programme. Fort heureusement, les hôtes se sont engagés à céder des périmètres pour donner corps à ces Fermes agricoles scolaires dont les objectifs sont d’ordres financier et économique. Tous leurs revenus serviront au financement de l’éducation en termes de fournitures scolaires, de cantines scolaires, voire de cadre de vie scolaire et de soutien au personnel enseignant pour de meilleures conditions d’apprentissage et de formation. Autrement dit, ce sera fait par l’école et pour l’école. L’autre objectif du projet est pédagogique. «Le projet va permettre d’initier les enfants aux métiers de l’agriculture et d’être en contact avec la nature, les éveiller sur la protection de l’environnement», explique David Diatta.

Les charges liées à l’éducation étant énormes, le programme vise, au-delà des questions sociales des élèves, leurs besoins nutritionnels, à dispenser leurs parents de l’achat de fournitures scolaires et des inscriptions.

Les volets du programme Ferme agricoles scolaires sont, entre autres, la formation des enfants aux métiers de l’agriculture, la production et la transformation, la commercialisation à travers un marché qui sera appelé boutique scolaire agricole et la communication. Léopold Biagui, inspecteur Secrétaire général de l’Ief Bignona 2, magnifie l’innovation dans ce projet qui vient appuyer les écoles et l’Etat qui ne peut pas tout faire. «Sur le plan pédagogique, les enfants peuvent apprendre beaucoup de choses. Au-delà de l’apprentissage, les fermes peuvent apporter une plus-value financière aux écoles», dit l’inspecteur Biagui.

Selon les estimations, une ferme agricole scolaire d’1,5 hectare, bien exploitée, peut apporter entre cinq et 10 millions à chaque école. «Imaginez une ferme qui apporte rien que cinq milliards à une école, c’est presque tous les problèmes de cette école qui sont réglées dans l’année. Nous, au niveau institutionnel, nous sommes prêts à accompagner et nous allons nous donner corps et âme afin que ce projet de Kafountine soit une réussite», promet l’inspecteur.

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