Des progrès significatifs en matière de santé maternelle et infantile sont notés dans la région de Ziguinchor, mais les autorités médicales butent encore sur certaines réalités sociologiques. Par Alioune Badara CISS (Envoyé spécial)

–  La région de Ziguinchor enregistre des avancées notables en matière de santé maternelle, néonatale et infantile, malgré des défis persistants.

C’est ce qu’a souligné Dr Youssoupha Tine, Directeur régional de la santé, lors d’une rencontre avec la caravane de la presse initiée par l’Association des journalistes en santé, population et développement (Ajspd), en partenariat avec la Direction de la santé de la mère et de l’enfant (Dsme). «C’est une opportunité pour le ministère de vulgariser tout ce qui est fait», s’est réjoui Dr Tine, insistant sur la nécessité de mieux communiquer pour contrer l’infodémie et les fausses informations. Il a précisé que «la santé de la mère, du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent, mais aussi la nutrition» restent des priorités absolues.

Selon lui, les résultats sont encourageants. En attestent les données récentes : «la mortalité maternelle a connu une baisse importante, passant de 621 décès pour 100 000 naissances vivantes à 309 décès dans la région. Un progrès notable, même si le chiffre reste supérieur à la moyenne nationale. Malgré ces efforts, il nous faut encore agir pour atteindre les objectifs de développement durable d’ici 2030», a reconnu Dr Tine.  D’ailleurs, la situation est encore plus favorable pour la mortalité néonatale et infantile. «Entre 2019 et 2023, Ziguinchor a réduit sa mortalité néonatale à 9 décès pour 1000 naissances vivantes, contre une moyenne nationale de 23. Concernant la mortalité infantile, la région affiche 17 décès pour 1000 naissances vivantes, bien en dessous de la moyenne nationale de 31», souligne le Directeur régional de la santé. Des résultats qui traduisent les efforts consentis en matière de qualité des soins et d’infrastructures, se félicite-t-il.

Sur le plan de la planification familiale, les progrès sont plus mitigés. «Le taux de prévalence contraceptive est de 23, 3% à Ziguinchor, légèrement en dessous de la moyenne nationale de 25%. Nous avons perdu du terrain par rapport à 2017 où nous étions à 31%», a reconnu Dr Tine, ajoutant que «le taux de besoins non satisfaits reste élevé, 20%».

Quant à l’amélioration de l’offre de soins qui repose sur des infrastructures renforcées, la commune de Ziguinchor dispose désormais de deux établissements publics de santé de niveau 2, fait rare dans les régions du pays. En outre, cinq districts sanitaires, 127 postes de santé et plusieurs blocs opératoires opérationnels permettent une meilleure couverture sanitaire. «Nous avons aujourd’hui des blocs opératoires fonctionnels dans quatre districts sur cinq», a souligné Dr  Youssoupha Tine.

L’appui de projets comme Ismea, financé par la Banque mondiale avec le soutien de l’Etat, a aussi permis de renforcer les ressources humaines et le matériel médical. Cela se traduit par une meilleure prise en charge néonatale.
«Le taux de mortalité infantile est un indicateur clé du développement socio-économique. Sa baisse témoigne de la qualité des soins à Ziguinchor», a-t-il insisté. La région reste cependant confrontée à de nouveaux défis, notamment liés au retour des populations déplacées. Les autorités sanitaires comptent sur le Plan Diomaye Casamance pour garantir l’équité dans l’accès aux soins. Il a également exprimé son optimisme en dépit de la situation. «Malgré les défis, nous sommes sur la bonne voie pour améliorer durablement la santé maternelle et infantile à Ziguinchor.» Il a appelé à la poursuite des efforts pour renforcer les acquis et atteindre pleinement les objectifs de développement durable fixés pour 2030.
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