230 sportives ont reçu, hier à Ziguinchor, leur diplôme en licence D dans les domaines du football, du basket et de la lutte. Cette capacitation offerte par l’Ong Right to play entre dans le cadre du renforcement de capacités des jeunes femmes et des jeunes filles vulnérables, à travers le jeu et le sport.Par Khady SONKO –
Au total, 230 sportives ont reçu hier leur diplôme de licence D dans les domaines du football, du basket et de la lutte. Cette formation, offerte par l’Ong Right to play, a été financée par Affaires mondiales Canada qui intervient en Casamance dans les régions de Ziguinchor et Sédhiou, en collaboration avec les ligues régionales. Le projet entre dans le cadre du renforcement de capacités des jeunes femmes et jeunes filles vulnérables, à travers le jeu et le sport. L’idée est d’avoir des filles et des femmes leaders. Pour ce faire, le soutien de la famille, du village et de la communauté est nécessaire, selon Edouard Ndong. Le manager du projet Recap jeu de Right to play dit : «On a besoin aussi que les femmes jouissent de leurs droits au même titre que les hommes.» Le plaidoyer est aussi important dans ce projet, d’où l’importance de la formation qui va renforcer les filles à défendre leurs intérêts devant les autorités. Aussi, les mentors et les journalistes sont des partenaires importants du projet. D’ailleurs, le projet envisage de former des journalistes sur comment prendre en compte certains besoins des filles, particulièrement les plus vulnérables. Parmi les 230 entraîneures, les 109 sont des femmes issues des régions de Ziguinchor et Sédhiou. A Oussouye, l’accent a été mis sur la lutte des filles. «Nous voulons qu’au même titre que les hommes, les femmes aussi puissent être des entraîneures avec leur diplôme et puissent exercer», a indiqué M. Ndong. 84 clubs de football, de basket et de lutte ont été équipés par Right to play qui boucle sa deuxième année. Le projet va durer six ans dans sa zone d’intervention, avec un budget de 8 millions de dollars canadiens financés par Affaires mondiales Canada. Pour ses réalisations, Right to play collabore avec les ligues régionales et d’autres partenaires dont des organisations communautaires de base.
Lademba Malick Faye, inspecteur à la Ligue nationale de football et inspecteur à la licence C Fifa, fait partie des encadreurs qui ont animé la licence D Caf. A l’en croire, plus de 30 filles ont été formées à la licence D qui est la phase initiatrice au football. «L’intérêt, c’est que nous formons des femmes qui vont former des citoyens intègres et intégrés», dixit M. Faye. Dans la formation, il y a des modules comme le profil de l’éducateur, entre autres. «On les oblige à avoir la pédagogie de l’encouragement et celle de la motivation», renseigne l’inspecteur. La tranche d’âge de la formation de la licence D, c’est entre 6 et 12 ans. «On leur demande de former de jeunes footballeurs, mais aussi de former des citoyens intègres et intégrés parce que tous les enfants qui seront entraînés par ces jeunes filles ne deviendront pas des professionnels. Il y aura certains qui deviendront des médecins, d’autres des directeurs d’école… Et ces gens-là pourront un jour devenir des mécènes du football. Beaucoup de gens financent le football et ce ne sont pas des footballeurs. Mais c’est parce qu’ils ont eu un vécu dans le football», a développé Lademba Faye.
Aliou Dabo, président de la Ligue régionale de Sédhiou et membre du Comité exécutif de la Fédération sénégalaise de football, s’engage : «Nous serons un bon relais de points focaux qui seront aux côtés des récipiendaires formées pour suivre tout ce qu’elles ont eu à capitaliser comme ressources en vue de pouvoir mettre cela à la disposition des clubs à la base.» M. Dabo demande d’élargir la formation dans d’autres domaines. La Ligue régionale souhaite surtout un maillage du projet dans toutes les communes de la Casamance.
Bénéficiaire du projet, Binta Diop, assistante sociale au Casa Sports, a obtenu sa licence D dans le domaine du football. Pour elle, ce diplôme est une grande ouverture qui va lui permettre de développer le sport, surtout chez les filles en Casamance.
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