Des acteurs du Sénégal, de la Gambie et de la Guinée-Bissau se mobilisent pour prendre en charge les questions de stabilité politique et de protection des groupes vulnérables en zone frontalière, à travers un forum de deux jours ouvert hier à Ziguinchor.Par Khady Sonko –

La «trans-nationalité» de l’insécurité entre la Gambie, le Sénégal et la Guinée Bissau a beaucoup impacté la dynamique de paix en Casamance. Selon la présidente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, ces dernières années, le Sénégal, la Gambie comme la Guinée-Bissau sont dans une sorte d’instabilité politique, qui a amené le forum des femmes de ces trois pays à redynamiser ses activités pour la prise en charge de ces questions qui menacent la sécurité au niveau de cet ensemble. «Il faut noter que  la question des ressources naturelles et la question des frontières posent un problème sur lequel nous devons réfléchir et voir comment prendre en charge ces questions», a dit hier Ndèye Marie Diédhiou. Elle s’exprimait au Forum sous-régional sur la stabilité politique et la protection des groupes vulnérables en zone frontalière. La présidente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance ajoute : «Nous, en tant que femmes, devons apporter notre contribution pour la résolution de cette crise.» La question du vol de bétail, la question également du foncier sont des problèmes qui se  posent au niveau des frontières. Mme Thiam explique : «Dans certains villages, des populations ont déjà occupé des terres et quand les autochtones arrivent, les terres sont déjà occupées et cela pose problème.»

A la fin du forum, il est prévu de mettre en place un plan d’actions, qui sera déroulé pendant la période où le Sénégal va aller en campagne électorale pour la Pré­sidentielle, alors que la Gui­née-Bissau a des élections en vue. «Nous allons travailler en­semble pour apporter notre contribution afin d’apaiser le climat social», promet Mme Thiam.

D’après Caroline Hotman, représente-résidente de la Fondation Konrad Adenauer pour le Programme national Sénégal et Gambie, cet atelier de deux jours entre dans le contexte de la sécurité dans le cadre du partenariat avec la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance. «Les thématiques de sécurité concernent les couches vulnérables qu’on oublie souvent, alors que ce sont elles qui sont le plus affectées», dira Caroline Hotman. L’idée est de trouver un plan d’actions.

Par ailleurs, la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance salue le choix de Macky Sall de renoncer à une troisième candidature. «Nous avons apprécié la décision du président de la République de renoncer à la candidature à l’élection présidentielle, même si la Constitution, dit-il, lui en donnait le droit. Il a fait preuve ici de beaucoup de responsabilité. Il a mis le Sénégal au-dessus de tout. Ce qui est important, c’est de sauver le Sénégal, de l’installer dans un espace de paix. Le Sénégal est reconnu partout à travers le monde, particulièrement en Afrique, comme étant un pays stable, un pays de paix, et le Président a mis cela en avant», a réa­gi Ndè­ye Ma­rie Diédhiou. Elle espère que cette décision peut décrisper la tension politique car, souligne-t-elle, «sa candidature était agitée par-ci, par-là, mais ce n’était pas le seul problème».
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