Le marché africain n’est pas saturé. Ce n’est plus un secret. C’est 1, 5 milliard de consommateurs. Le privé national se prépare à grignoter sa part de marché. Il compte profiter de l’initiative du commerce guidé de la Zlecaf. Par Malick GAYE –

1, 5 milliard de consommateurs pour un Produit intérieur brut estimé à plus de 3000 milliards de dollars. Ce sont des chiffres qui peuvent charmer les investisseurs. Mais le constat est là : l’échange intra-africain ne dépasse pas 37% et souligne un paradoxe et une dépendance extérieure hors norme. Une situation que les autorités du continent veulent changer. C’est dans cette logique qu’il faut comprendre la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf). Seulement, cet instrument n’a pas encore produit les effets escomptés. Ainsi, dans le but de conjurer le mauvais sort, le secrétariat de la Zlecaf a lancé l’initiative du commerce guidé. Qui est un dispositif transitoire pour accompagner les Etats parties à démarrer sous le régime préférentiel de la Zlecaf.

Lors de la première phase, seuls 7 Etats parties y avaient participé. Pour cette deuxième phase, on en est à 37. Le Sénégal se prépare pour cette édition. Hier, lors d’un atelier de partage avec le privé national, il a été dit que le processus réglementaire du Sénégal est en phase de finalisation. En effet, la confection des listes de concessionnaires pour que les produits soient pris en compte dans le système des Douanes, afin de profiter des réductions tarifaires, est prête, tout comme la désignation des autorités compétentes pour la délivrance des certificats d’origine. «Nous voulons engager le privé national à explorer d’autres marchés que ceux de la Cedeao», a détaillé Malick Diallo, chef de la Division de la concurrence au niveau du Secrétariat général de la Zlecaf. Il a affirmé que l’Afrique exporte plus de matières premières que de produits finis. «Nous voulons le supprimer. Pour y arriver, il faut des chaînes de valeur. Nous en avons identifié 4 auxquels le privé national peut s’insérer», a-t-il précisé. Il s’agit du secteur de l’automobile. L’Afrique importe 50 milliards de dollars chaque année en véhicules. «Nous pouvons les produire localement. L’industrie pharmaceutique dont les importations sont chiffrées à plus de 11 milliards de dollars annuellement, le Sénégal est en train d’y travailler, particulièrement dans la production de vaccins. L’agriculture et l’agrobusiness sont extrêmement importants pour le Sénégal. Le transport et la logistique sont les dernières chaînes de valeur», a détaillé Malick Diallo.
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