Certains segments de l’économie sénégalaise, notamment les industries agroalimentaires, de textile et de bois ne tireront pas profit de la Zone de libre-échange continental africaine, selon les résultats de l’étude d’impact de la Zlecaf sur les marchandises, présentés hier à la direction du Commerce extérieur.

Des résultats macro de l’étude d’impact de la Zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf) sur l’économie sénégalaise ont fait l’objet de partage hier entre les experts du ministère du Commerce, de la consommation, du secteur informel et des Pme, du ministère de l’Economie, des finances et du plan et le privé national. L’étude qui a porté sur les marchandises a révélé que les impacts de la Zlecaf sur l’économie sénégalaise sont très faibles, mais ne sont pas également très importants d’un point de vue positif, sans donner plus de détails. «La structuration de notre commerce avec les pays africains montre qu’on commerce beaucoup plus avec les pays de la Cedeao dans laquelle nous sommes déjà en union douanière. C’est la raison pour laquelle on ne peut pas trop gagner avec la Zlecaf, mais on ne perd pas non plus avec la Zlecaf», a expliqué hier Makhtar Lakh, secrétaire général du ministère en charge du Com­merce.
Le Comité national des négociations commerciales internationales a recommandé, à travers cette étude, d’élaborer une stratégie export pour les pays hors Cedeao. «C’est ce qui permettrait au Sénégal de tirer profit des avantages et des opportunités qui se présenteront à nos entreprises», a indiqué M. Lakh.
Les secteurs du bois, du cuir, des industries alimentaires et du textile seront les plus impactés par la Zlecaf. «Mais ce sont des impacts de l’ordre de zéro virgule, des impacts très faibles», a minimisé le secrétaire général.
Le directeur exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) a salué l’étude qui a essayé d’évaluer l’impact que la Zlecaf pourrait avoir sur l’économie sénégalaise, mais surtout sur les entreprises des différents secteurs. «C’est une approche souhaitable qui montre le sérieux avec lequel le Sénégal souhaite négocier, parce que quand nous allons vers l’intégration communautaire au niveau africain, il est intéressant de savoir ce que cela va impliquer directement à la fois pour les recettes fiscales, mais aussi les entreprises et les emplois», a dit Mor Talla Kane. Il invite ainsi le gouvernement à aller plus loin afin de pouvoir mesurer dans les années à venir quelles pourraient être les répercussions de cette intégration africaine sur à la fois les ménages, l’Etat, mais aussi les entreprises.

Makhtar Lakh, Sg du ministère du Commerce, sur la hausse du prix du riz parfumé : «Il s’agit juste d’une tension de stock»

Il est constaté depuis quelques jours une hausse de 1 000 à 1 500 francs Cfa sur le sac de riz parfumé de 50 kilogrammes. Pour le secrétaire général du ministère en charge du Com­merce, cette hausse est juste liée à une certaine tension sur le riz parfumé qu’il qualifie de «riz de luxe», différent du riz sénégalais ou d’origine indienne. «Il y a eu des tensions sur l’approvisionnement de ce riz parfumé, mais d’ici une dizaine de jours, la situation va revenir à la normale. Ce sont des tensions de stock récurrentes en matière de commerce, mais cela ne découle pas d’une mesure d’augmentation», a soutenu hier Makhtar Lakh, en marge d’un atelier de partage de résultats de l’étude d’impact de la Zone de libre-échange continental africaine (Zlecaf) sur l’économie sénégalaise.
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