Pour que les Petites et moyennes entreprises (Pme) puissent profiter de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) dont le marché  est estimé à 1 milliard 400 millions de personnes et qui fait au moins  3400 milliards de dollars  pour ce qui concerne les activités économiques,  elles doivent s’arrimer aux règles qui gouvernement les principes de ce marché. Et pour saisir ces opportunités, il faut que ces entreprises soient formées sur les règles d’origine. C’est dans ce sens  d’ailleurs que la Direction du commerce extérieur, en collaboration de la Commission des Nations unies pour l’Afrique (Cea), organise un atelier de formation sur les règles d’origine de la Zlecaf à l’intention des entreprises exportatrices.

«Les règles d’origine sont un ensemble de paquets de règles et de règlements  que l’entreprise doit connaître au moins pour se lancer dans le marché africain. Ces règles d’origine sont constituées d’un ensemble très complexe qui nécessite la formation des entreprises pour leur permettre de saisir ces opportunités», explique le directeur du Commerce extérieur, Tidiane Dia. Pour qu’un produit sénégalais soit accepté sur un marché africain, enseigne M. Dia, «il faut que le produit soit estampillé produit africain. En fait, il doit être un produit de nationalité africaine. Il faut que le produit soit entièrement produit et obtenu sur le territoire sénégalais ou au moins être transformé substantiellement ici au Sénégal. Et dans cette transformation substantielle, il y a des critères très complexes que les entreprises doivent connaître et  respecter pour que le produit soit accepté  sur le marché africain». A son avis, c’est une opportunité immense qui doit être saisie par les entreprises nationales,  les  entrepreneurs et même par les autorités. D’ailleurs, souligne-t-il, les gouvernants «sont  en train de mettre en place un projet de transformation économique du Sénégal à l’horizon 2050».  Et pour lui, «la politique commerciale doit consister à protéger aussi le commerce au niveau local. Pour ce faire,  il faudrait élaborer une politique commerciale offensive et une politique commerciale défensive. La politique commerciale offensive,  c’est à l’exemple de ce que nous faisons aujourd’hui. Il faudrait outiller, former, accompagner, renforcer, consolider nos Pme pour que leurs produits soient acceptés le plus facilement possible sur le marché africain et même sur d’autres marchés.  Pour la politique commerciale défensive, il faudrait au moins protéger  nos entreprises locales pour que la concurrence imparfaite  que nous subissons depuis très longtemps soit orientée  afin que le marché soit acceptable et  que nos produits sur le plan national soient concurrencés de manière acceptable».

Ainsi indique-t-il, «cette politique déjà expérimentée dans le pays  doit être  renforcée pour réussir le commerce  au niveau de l’Afrique  et au niveau du marché exté­rieur.   Car, l’ambition des pays membres de la Zlecaf, c’est aussi d’atteindre le marché du Nord, le marché de l’Est  et le marché austral,  les marchés tels que l’Afrique du Sud, le Kenya, la Tanzanie, le Mozam­bique. Nous voulons que nos produits accèdent dans ces marchés. Mais pour qu’ils soient acceptés là, il faut qu’ils respectent  les critères d’origine qui ont été formés  et acceptés  au niveau de la Zlecaf».

La Cea  réaffirme sa volonté d’accompagner les efforts de développement des gouvernements africains. «Le Sénégal a été appuyé en 2020 pour développer une stratégie nationale Zlecaf avec un plan d’action. Dans cette stratégie, il y a un certain  nombre de lignes d’actions prioritaires qui ont été identifiées. Parmi ces lignes,  il y a ce  qui fait l’objet de notre atelier d’aujourd’hui, le renforcement de capacités des  Pme en matière de règles d’origine. C’est une politique du gouvernement sur laquelle nous nous alignons. Le gouvernement a pris cette option d’accompagner les Pme, renforcer leurs capacités à mieux exporter vers les marchés africains. Dans ce cadre,  il y a un élément essentiel qui  consiste aux règles d’origine. Nous nous inscrivons dans cette volonté et apportons un appui technique et financier pour sa bonne mise en œuvre», a soutenu Amadou Diouf, le chargé des initiatives sous-régionales au Bureau de la Cea pour l’Afrique de l’Ouest basé à Niamey au Niger.
Par Justin GOMIS – justin@lequotidien.sn