Trois types de produits seront exclus de la libéralisation, selon les clauses des accords de la zone de libre échange continentale africaine. Cependant le Sénégal doit déterminer avec la Cedeao ces produits à protéger.

L’accord de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf), veut que 90% des produits commerciaux soient libéralisés au bout de cinq ans pour les pays développés et dix ans pour ceux en voie de développement. Il y a également 7% de produits jugés sensibles qui vont bénéficier d’une durée de libéralisation beaucoup plus longue. Cependant, si les Etats parties sont tombés d’accord au cours de la réunion du Caire de décembre dernier sur le pourcentage à s’avoir 7% des produits sensibles, le type de produit à exclure de la libéralisation reste à déterminer. Aussi selon la clause, les Etats vont se retrouver après cinq ans de mise en œuvre de l’accord sur la Zlecaf, pour voir s’il faut toujours exclure ou intégrer les produits exclus de la libéralisation.
«Le commerce est très dynamique et les intérêts d’aujourd’hui peuvent être différents de ceux des cinq prochaines années pour le Sénégal», a expliqué Assome Aminata Diatta hier à la réunion du Comité national des négociations commerciales internationales (Cnnci). D’ores et déjà, l’Etat travaille avec le secteur privé pour déterminer les trois types de produits sensibles à exclure de la libéralisation. Toutefois, le Sénégal n’aura pas sa propre liste étant donné qu’il est en union douanière. «Nous aurons cette liste avec tous les pays de la Cedeao (Commu­nauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest : Ndlr). Ce sera une liste commune, mais nous avons mis en place un groupe de travail technique qui travaille sur la Zlecaf depuis le début des négociations», a indiqué Mme. Diatta. Ledit groupe de travail a déjà identifié quelques produits qu’il faudra affiner avec le secteur privé qui est le principal concerné.
La première phase de libéralisation concerne les biens et les services. Pour ces derniers, il a été retenu de prendre comme point de départ, les engagements des Etats surtout ceux membres de l’Organisation mondiale du commerce (Omc). «Il s’agit notamment des engagements que ces pays ont pris au niveau de l’Omc, parce qu’il consiste dans le cadre de la Zlecaf, d’offrir aux pays africains beaucoup plus que ce qui est offert aux pays tiers. Raison pour laquelle les pays ont retenu de prendre comme point de départ les engagements qu’ils ont au niveau de l’Omc», a expliqué Mme Diatta. Elle a noté un niveau satisfaisant de ratification des accords de la Zlecaf dont les négociations pour la deuxième phase, vont débuter au mois d’avril prochain. Pour entrer en vigueur, l’accord de la Zlecaf a besoin de dépôt de 22 instruments de ratification, alors qu’à ce jour, 20 pays ont déjà ratifié l’accord. Même s’il y a une différence entre ratifier et déposer un instrument de ratification, les acteurs restent tout de même optimistes. «Nous pensons que d’ici quelques mois, nous pouvons atteindre le seuil et l’accord pourra entrer en vigueur», a dit la directrice du Commerce extérieur.
Par Khady SONKO:ksonko@lequotidien.sn