Par Ndèye Fatou NIANG(Correspondante)
– Une piste très sablonneuse mène au village de Keur Oumar Ndiao. Une localité difficile d’accès, nichée dans la commune de Pire. Elle fait face à un sérieux problème d’enclavement qui freine ses activités économiques. Pourtant, assure Ablaye Dia Ndiao, habitant du village, «avec l’exploitation maraîchère, la zone présente de réelles opportunités économiques». D’ailleurs, signale-t-il, «elle fait partie des grandes zones de production de pomme de terre qui approvisionne le marché national». Elle est, selon lui, «une zone de production maraîchère par excellence, mais aussi de cultures sous pluie». Ablaye Dia Ndiao, qui s’exprimait hier lors d’un sit-in, relève que «de telles activités économiques permettent aux populations de se livrer aux travaux champêtres pendant 12 mois et d’accroître leurs revenus». Mais il se désole que «tous les efforts fournis par les populations sont toujours annihilés par l’enclavement de la localité». En effet, indique-t-il, «l’accès au village est extrêmement difficile, avec un tronçon de 4 km qui le relie à la route nationale, et qui est dans un état très lamentable, parce que sablonneux et ne laissant aucune chance à certaines catégories de véhicules de circuler à leur aise». De ce fait, la construction de cette piste de production sonne comme une nécessité impérieuse pour toute une communauté, afin de faciliter la circulation des personnes et de leurs biens sur cette partie fertile de la commune de Pire. «Une telle situation fait que les productions sont souvent laissées en souffrance dans les champs, faute de moyens de transport en vue de leur écoulement».
Ce calvaire n’est pourtant rien, comparé à ce que vivent les femmes de cette bourgade qui sont obligées de parcourir un peu plus de 4 km et parfois à pied pour rallier le poste de santé du village de Kafar pour les besoins de leurs visites prénatales. Selon leur porte-parole Fatou Diagne, «les femmes de Ndiao ont très souvent recours aux accouchements à domicile à cause de l’absence de case de santé pour les assister. Elles sont souvent acheminées au poste de santé le plus proche à bord de véhicule ou de charrette. Nous vivons le martyr d’une non-prise en charge sanitaire».
nfniang@lequotidien.sn