La Société africaine de raffinage (Sar) a fait adopter par son Conseil d’administration, la demande exprimée par Pcmc, filiale du groupe Bin Laden, de céder ses 34 % d’actions à la société Locafrique Holding, indique un communiqué reçu à l’Aps. Pcmc, filiale du groupe Bin Laden, détient depuis 2010, 34% des actions de la Sar que la société Pétrosen, détentrice à l’époque de 80 % des actions, lui avait cédée. Le communiqué du Conseil d’administration de la Sar précise que la société Pcmc devait prendre le contrôle de la société d’hydrocarbures avec un total de 51% des actions, à «la condition de procéder au financement du programme d’extension et de modernisation» de l’entreprise. Le Groupe Bin Laden est entré dans le capital de la Sar en 2010, à la demande du gouvernement du Sénégal, avec pour objectif d’en «prendre le contrôle et de procéder au financement du Programme d’extension et de modernisation de la Sar (Pems)», rappelle le communiqué, précisant les conditions dans lesquelles Bin Laden devait se retrouver actionnaire majoritaire. «Concomitamment avec l’Accord de cession des 34% conclu avec Petrosen détentrice à l’époque de 80% des actions, un autre Accord avait été signé avec le gouvernement définissant les conditions d’exécution des engagements relatifs au Pems», indique la même source.
«Autres 17% des actions devraient être cédés ultérieurement par Petrosen pour parachever le contrôle du capital de la société avec 51%», explique la note du Conseil d’administration.
Le communiqué explique la cession des actions par Pcmc à Locafrique Holding par «un désaccord» sur le choix stratégique adopté par la Sar en 2013 à la suite d’une étude. «En 2013, le Conseil d’administration avait lancé une étude relative à l’avenir de la Sar. Cette étude conclut à plusieurs scénarii dont un relatif à la liquidation de la Sar et à la construction d’une nouvelle raffinerie de grande capacité pour le marché national mais aussi et surtout pour l’international. Ce scénario était la préférence du Groupe Bin Laden», lit-on dans le document.
En lieu et place de la «liquidation de la Sar et la construction d’une nouvelle raffinerie», option qui avait été la «préférence de Bin Laden group», la Sar a décidé de procéder à l’extension et à la modernisation des installations de la raffinerie. «Un autre scénario portait sur la modernisation de la raffinerie et l’augmentation de sa capacité afin de satisfaire le marché national et sous régional. Cette option, adoptée par le Conseil d’administration, fut celle de l’Etat du Sénégal à travers son actionnaire Petrosen», précise le Conseil d’administration de la Sar. C’est suite à ce «désaccord» que le partenaire Pcmc Bin Laden a décidé de céder ses actions, ciblant plusieurs opérateurs économiques «suisse, américains, anglais et 3 opérateurs sénégalais», explique la Sar, qui ajoute que la société Locafrique, qui a emporté la préférence de Bin Laden, est «une société à capitaux sénégalais établie à Dakar». «Locafrique Holding va se substituer au Groupe Bin Laden dans le financement du Pems et mettra immédiatement à la disposition de la Sar et de ses partenaires techniques, un financement de 70 millions d’euros, pour la mise en œuvre de son plan stratégique 2016-2021», selon le Conseil d’administration qui se «félicite» de l’arrivée de Locafrique dans le capital de la société.
Aps