Depuis quelques jours, les Sénégalais sont restés concentrés sur l’un des sports favoris : il s’agit du basket. Ce sport, bien de chez nous, nous a fait oublier le débat politique qui était très agité il y a quelques jours à cause des élections législatives. Fort heureusement, cette compétition africaine qu’est l’Afro­basket 2017 est organisée par un pays frère, le Mali, qui nous a encore gratifiés d’une telle organisation. Celle- ci mérite d’être saluée, grâce au Palais de sports malien qui a abrité la compétition. Ce joyau réalisé par l’Etat malien est si beau que les autorités de ce pays méritent des félicitations.
Pourtant, notre pays qui s’est encore illustré par la plus belle manière en se hissant au niveau de la pyramide du basket africain peine à réaliser une infrastructure de ce genre. La bande à Aya Traoré, capitaine emblématique de cette Equipe nationale du Sénégal, sous la houlette d’un grand coach, Tapha Gaye, mérite tous les honneurs du Sénégal. Leurs brillantes prestations du­rant toutes les rencontres de l’Afrobasket 2017 devraient être couronnées d’un trophée pour la énième fois, mais malheureusement.
Ainsi, les nombreuses coupes africaines remportées par nos vaillantes Lionnes ne doivent pas pousser nos autorités à leur offrir des maisons au-delà des primes de match. En effet, la plus grande récompense est de construire des infrastructures dignes de leurs noms pour honorer les basketteuses et basketteurs sénégalais.
En plus, comme le Sénégal a gagné douze fois la Coupe d’Afrique et était à la quête d’un treizième titre africain, le pays de la téranga devrait aujourd’hui avoir au moins une dizaine de stades ou de Palais de sports à l’image du Mali. Ainsi, chaque région devrait être dotée d’un stade ; une manière d’encourager la petite catégorie, afin d’assurer la relève du basket sénégalais. Mais les quelques stades de basket qui se trouvent à l’intérieur du pays ne répondent même pas aux normes de la Fiba Afrique. Par conséquent, ils n’ont même pas été homologués par l’instance dirigeante du basket africain. Exemple du terrain de basket de Louga basket club qui était finaliste de la Coupe du Sénégal de basket 2016.
Pour revenir aux infrastructures, le Sénégal dispose d’une seule salle de basket reconnue par la Fiba : il s’agit du stadium Marius Ndiaye. Ce stade vieux d’une trentaine d’années subit des retouches chaque année. Une infrastructure qui n’est plus capable d’abriter une compétition africaine du fait de la vétusté des locaux et du défaut d’étanchéité du toit du bâtiment. Nous en avons pour preuve les récentes gouttes de pluie qui pénétraient dans le stade lors du dernier tournoi de l’Afrobasket féminin organisé au Sénégal. Ce même stade ne mériterait même pas d’accueillir une compétition d’Afrobasket co-organisée avec la Tunisie.
Messieurs les autorités, pour honorer nos Lionnes et le basket sénégalais en général, veuillez construire des Palais de sport à l’image du Mali, de l’Angola, du Nigeria, de la Côte d’Ivoire et du Cameroun, qui sont de grandes Nations de basket ! Cet appel lancé à l’endroit de nos autorités nous pousse à nous interroger sur l’état d’avancement des travaux du Palais des sports promis par les autorités sénégalaises à Diamniadio, après que les Lionnes ont remporté le tournoi africain en 2015.
Deux ans après que le Sénégal est encore en finale, quel sera cette fois le discours des autorités de ce pays ? Ou quelles seront les promesses qui seront faites à nos joueuses si toutefois elles gagnent la Coupe d’Afrique de basket ?
Messieurs les autorités, après Diamniadio, d’autres stades ou Palais des sports doivent être bâtis dans des villes de basket comme Dakar, Saint-Louis, Lou­ga, Thiès, Mbour… Ces différentes villes composent l’ossature de l’Equipe nationale féminine du basket sénégalais. La construction de ces infrastructures est une façon d’encourager les efforts consentis par les amoureux du ballon orange à l’intérieur du pays.
Enfin, il est temps que le Sénégal investisse sur le basket sénégalais qui nous a donné tant de satisfaction. Nous n’avons rien contre le football sénégalais et plus précisément la Fédé­ration sénégalaise de football, mais on aurait dû injecter beaucoup d’argent dans le basket où on a remporté une douzaine de trophées : la construction de stades, l’ouverture d’écoles de basket pour faire la promotion du basket sénégalais.
Messieurs les autorités, pensez à la revalorisation le basket sénégalais !
Vive l’Equipe nationale féminine sénégalaise !
Vive la Fédération sénégalaise de basket !
Vive le Sénégal !

Elimane SENE
Prof de français
elimane79@gmail.com