L’exposition sur l’œuvre de Cheikh Anta Diop, qui se tient depuis vendredi passé, fait découvrir une vingtaine de photos de pharaons d’Egypte exposées dans le hall du Grand Théâtre. Et derrière toutes ces images, se cache une histoire qui date de plus de 3 000 ans. C’est celle de l’Egypte ancienne que l’on dit être l’histoire de l’homme blanc. Mais ce grand historien sénégalais a fait en sorte que ses thèses sur l’africanité de l’Egypte pharaonique bouleversent les mentalités. Ce qui lui vaut cette expo, qui lui rend hommage pour son combat.

L’œuvre du grand historien sénégalais, Cheikh Anta Diop, disparu il y a plus de 30 ans, reste toujours d’actualité. Le combat qu’il avait mené pour démontrer l’africanité des an­ciens Egyptiens a été traduit, vendredi passé, sous forme d’exposition. Et c’est dans le hall du Grand Théâtre que s’est tenu le vernissage de l’expo racontant l’œuvre de ce grand homme. A ce niveau, une belle scénographie de photos montrant des pharaons de l’Egypte ancienne, la période de leur règne et la dynastie à laquelle ils appartenaient, ouvrait le regard des visiteurs sur le travail de l’historien.
A côté de ces vingtaines de tableaux, qui sont en effet des images prises dans différents livres, se trouvait juste à leur milieu, une image de Cheikh Anta Diop, qui attirait le visiteur et rendait fier tout Sénégalais et Africain en général, grâce à sa lutte pour l’Afrique noire. «Nous avons initié cette exposition au Sénégal pour honorer Cheikh Anta Diop. Qui s’est toujours battu pour la dignité de l’homme noir et le respect des noirs en Afrique et partout dans le monde», explique Ana Vicky Castillo, une des initiateurs de l’expo. Elle rappelle cette thèse de M. Diop, qui contrevient aux dogmes de l’égyptologie traditionnelle selon lesquels les Egyptiens pharaoniques étaient des blancs et d’origine sémitique. «Et voyant que l’histoire était en train d’être changée dans le sens où on nous dit que l’histoire égyptienne c’est celle des blancs, Cheikh Anta a démontré le contraire. C’est pour cela que je suis là pour montrer à l’Afrique que l’histoire de l’Egypte est l’histoire de l’Afrique noire», dit-elle. Cela, avant de rappeler que Cheikh Anta est l’un des plus grands historiens dans le monde, «et ses œuvres méritent d’être vulgarisées et enseignées dans les écoles primaires, les collèges, universités et maisons pour que les gens puissent connaître ce qu’il a fait pour l’Afrique noire en général. Et pour qu’ils comprennent que l’Afrique ne peut se développer que par les Afri­cains.»
Il faut souligner que les initiateurs de l’exposition sont Ana Vicky Castillo, Afro Colombien­ne, directrice exécutive d’Afro-Latinos, Historial Society et le Béninois, Eric Ahouanssou. Le seul hic lors de ce vernissage est qu’il n’y avait pas trop d’affluence, peu de gens étaient présents. «Le ministère de la Culture a fait ce qu’il pouvait mais nous aurions aimé voir plus. On a envoyé des correspondances mais ça n’a pas été comme on voulait», se désole Mme Castillo. Mais poursuit-elle : «On voudrait réorganiser le même évènement au mois de février de l’année prochaine pour qu’elle soit plus grandiose et évènementielle.»
Oumar Danfakha, inspecteur technique au ministère de la Culture, venu assister au vernissage, magnifie le projet et invite tout le monde à venir visiter l’expo qui se tient jusqu’en fin novembre.
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