Finalement, ce sont 11 personnes dont 8 ressortissants de la région de Sédhiou qui ont péri dans un énième accident survenu avant-hier nuit sur la Rn1, entre les villages de Ndiongolor et Diouroup. Un drame intervenu au moment où bon nombre de Sénégalais ne s’étaient pas encore remis de leurs émotions consécutives à l’accident qui, le 15 août dernier, avait fait 4 morts au centre-ville de Kaolack.Par Dioumacor NDONG(Correspondant)

– C’est une lapalissade que de le dire. Le réveil a été des plus douloureux hier dans le Pakao qui a perdu 8 de ses fils dans un accident d’une très rare violence, intervenu sur la Rn1 le mardi 31 août 2021 aux environs de 21 heures, entre les villages de Ndiongolor et Diouroup. Il s’agit de deux dames (Dieynaba Kambaye et Néné Monteiro) et six hommes (Mame Mor Ndiaye, Assane Guèye, Mamadou Keïta, Dion Corréa, Mamadou Lamine Dramé et un adolescent dont le nom n’a pas été précisé, mais qui est le fils de la dame Néné Monteiro).
A l’origine de ce drame qui a finalement coûté la vie à 11 personnes dont 7 décédées sur le coup, un bus de transport en commun venant de Dakar à destination de Sédhiou. A en croire une source sécuritaire, ce véhicule immatriculé KD-9257-A voulait faire un dépassement et est entré en collision avec un camion immatriculé KF-5070-A, transportant des troncs d’arbre, entre autres, dans le sens Fatick-Dakar. Alertés à 21h 18, les éléments de la 32ème Compagnie d’incendie et de secours de Fatick se sont très vite déportés sur le lieu du drame avant de procéder par la suite à l’évacuation au Centre hospitalier régional de Fatick de 21 blessés parmi lesquels 4 ont succombé à leurs blessures. La violence du choc a été tel qu’il a fallu plus de cinq tours d’horloge aux gendarmes et sapeurs-pompiers pour faire sortir les corps sans vie, mais aussi pour dégager la voie et permettre ainsi la fluidité de la circulation sur cet axe des plus «accidentogènes» du Sénégal et où, le 20 avril dernier seulement, 6 personnes avaient également trouvé la mort dans une collision entre un bus et un camion, à un jet de pierre de là. Une situation que le maire de Diouroup n’a pas manqué de déplorer et a, une fois de plus, invité les autorités à ériger des ralentisseurs dans certains villages de sa commune. «La question des ralentisseurs est devenue plus qu’une urgence sur cette route, la plus meurtrière du Sénégal (…) Les populations ont du mal à comprendre que l’on puisse ériger des ralentisseurs à Thiadiaye, Sandiara, Fatick et même à Gandiaye et que l’on ne puisse pas faire de même pour certains villages comme Diou­roup, Keur Martin ou Ndion­golor. Donc je trouve qu’il y a une contradiction quelque part», a fulminé Ablaye Ndior qui demande plus d’équité entre les citoyens de ce pays.
Dépêché d’urgence par le chef de l’Etat Macky Sall, le maire de Sédhiou et non moins ministre de la Culture et de la communication s’est lui aussi rendu sur le lieu du drame, en compagnie, entre autres, de Seynabou Guèye et Mamadou Khouma, respectivement gouverneur et préfet de Fatick. Par la suite, Abdoulaye Diop est allé à l’Hôpital régional de Fatick (Horef) pour s’enquérir de l’état de santé de trois blessés graves, mais aussi pour voir les modalités d’acheminement des corps sans vie à Sédhiou. Après avoir vivement félicité le Commandement territorial ainsi que les Forces de défense et de sécurité, Abdoulaye Diop, étreint par l’émotion, a demandé aux uns et aux autres de faire davantage attention sur les routes pour éviter la survenue de pareilles situations dramatiques.
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