Des 5 000 tonnes de graines d’arachide que le ministère de l’Agriculture dit avoir été collectées par la Société nationale des oléagineux du Sénégal (Sonacos), aucune ne vient de la région d’origine de Moussa Baldé. Le centre de récupération intermédiaire de Kolda est vide. A Vélingara, les opérateurs n’ont pas encore reçu leur notification, à 10 jours du démarrage officiel de la campagne.

De source autorisée, jusqu’avant-hier jeudi 10 décembre 2020, le centre de récupération intermédiaire de Kolda était vide : elle n’avait encore reçu aucune graine d’arachide collectée dans aucun des 3 départements de la région. Pourtant, la création de ce centre est née du constat que le bassin arachidier s’est déplacé dans cette localité où des centaines de producteurs originaires du centre du pays se sont déplacés pour s’adonner à ce qu’ils savent le mieux faire, la culture de l’arachide. Dans ce centre, les opérateurs agréés par l’équipe du Dg Modou Diagne Fada déposent les graines collectées dans leurs marchés où elles sont criblées, triées et pesées avant d’être acheminées à la Sonacos de Ziguinchor.
En tous les cas, dans le département de Vélingara, les opérateurs privés stockeurs n’ont pas encore reçu leur notification d’agrément, selon le patron du Service départemental du commerce, Demba Diallo. Les points de collecte officiels ne sont pas encore connus. Il n’empêche, M. Diallo n’a pas attendu des notes officielles pour se rapprocher des opérateurs traditionnels pour poinçonner leurs instruments de pesage et faire dans le «contrôle inopiné dans les marchés hebdomadaires, vérifier la légalité des chargements des camions d’arachide en cherchant à savoir si le convoyeur est en possession des documents tels la lettre de voiture, les factures, l’agrément ou encore l’attestation phytosanitaire». Cela, parce qu’en attendant que la Sonacos et ses collaborateurs du Fouladou investissent le marché de l’arachide, des «banas-banas», «des intermédiaires des Chinois achètent les graines à 300 francs et même à 350 francs le kg. Ils trouvent les producteurs dans les villages, dans les champs, achètent au comptant et ne s’embarrassent pas de criblage», a dit M. Diallo. Toutefois, le patron départemental du commerce a fait une mise en garde : «Libéralisation ne veut pas dire anarchie. Il faudrait que les opérateurs, les ‘’banas-banas’’ aussi bien les producteurs se conforment à la règlementation en respectant les normes édictées quant à l’achat. J’ai reçu l’information qu’à Diaobé la vente ne se fait pas à la pesée, mais par sac. Ce qui est contraire à la règlementation parce qu’on n’aura aucune idée sur le respect ou non du prix plancher, ni du poids réel du produit.»
L’espoir est permis pour la Sonacos. A en croire le chef du Service du commerce, les paysans n’ont pas encore fini de ramener l’arachide à la maison…