Le président de la Fédération sénégalaise de basket, Me Babacar Ndiaye, a tenu à avertir les clubs membres de la Convergence pour la renaissance du basket sénégalais (Crbs) d’un risque de sanction. Une menace que la Crbs, qui se veut une structure parallèle, devrait prendre très au sérieux. Selon les textes de l’instance fédérale, cette structure n’aurait pas les mêmes droits que l’ancien Cadre de concertation des clubs du Sénégal.

L’absence de compétitions liée à la pandémie du Covid-19 ne semble pas plonger la Fédération sénégalaise de basket dans l’ombre. Chaque semaine étant quasi marquée par un nouveau feuilleton. Après le conflit Me Babacar Ndiaye-Baba Tandian, voilà qu’une autre affaire vient occuper le quotidien de la famille de la balle orange avec la naissance de la Convergence pour la renaissance du basket sénégalais (Crbs). A travers un communiqué, elle a fustigé la gestion de Me Ndiaye et de son équipe. Une sortie qui n’a pas plu au président de la Fédé qui menace de sanctionner les membres de la Crbs. Dans un récent entretien avec le journal Record, le président de la Fédé affirmait : «On n’acceptera plus qu’une équipe affiliée puisse faire partie d’une structure parallèle qui vise à contrecarrer le fonctionnement de la Fédération. Si une équipe le fait, nous considérons que c’est un acte de démission de notre structure et nous en tirerons toutes les conséquences. Toute équipe qui prendra la responsabilité de faire partie d’une structure parallèle, qui viendrait porter atteinte au bon fonctionnement de la Fédé­ration, sera automatiquement exclue de notre structure.»
En guise de réponse, la Crbs a tenu à rappeler à Me Ndiaye que «c’est lui et ses pairs présidents de club qui avaient mis en place le Cadre de concertation de clubs du Sénégal (Ccbs). Et pour rappel, lui-même en a été le coordonnateur. Et c’est ce même cadre transformé en appareil politique qui avait porté sa candidature à la présidence de la Fsbb». Avant d’ajouter : «Nous tenons à préciser à l’opinion que la Crbs est une structure de contribution, de veille et d’alerte, qui face aux dérives et manquements répétés de la Fsbb sur les dispositions réglementaires, se fait l’obligation d’intervenir pour le respect des textes et règlements en vigueur.»

L’article 71 sanctionne la Crbs
Seulement, Le Quotidien a approché un spécialiste des textes de l’instance fédérale pour mieux comprendre la question. Selon la source qui a préféré garder l’anonymat, «le président de la Fédération a parfaitement raison. Il ne peut pas y avoir de structures parallèles au niveau de la Fédération». Ensuite, notre interlocuteur d’aller plus loin concernant l’ancien Cadre de concertation des clubs du Sénégal. «Il faut comprendre que cela a été sollicité par le Comité de normalisation dirigé à l’époque par Serigne Mboup. A la fin de leur mission, ils ont voulu restituer leur travail, notamment les règlements qu’ils ont mis en place, au mouvement associatif, plus précisément aux clubs. C’est en ce sens qu’ils ont demandé la création d’un cadre de concertation des clubs qui assistait même à l’élaboration des règlements généraux, à des réunions avec la Fiba et le Cnbs pour asseoir quelque chose de durable.» Et la source de préciser que le Cadre de concertation «a été même reconnu par les instances parce qu’il n’y avait pas de Fédération».
Quid de la légalité de la Crbs ? «Le contexte est différent. Pour ce cas précis, il y a une Fédération qui est élue. Ils ne peuvent pas ex nihilo venir et dire qu’ils défendent les intérêts des clubs. Ce n’est pas normal. Et c’est interdit par nos textes. L’article 71 dit que la Fédération sanctionne toute association qui portera atteinte à l’honneur et à l’honorabilité de la Fédération sous quelque forme que ce soit. Et que nul ne peut faire partie de la Fédération s’il ne respecte pas les principes contenus dans nos règlements. Le président de la Fédération a le pouvoir de les exclure des compétitions organisées par la Fédération.» Pour conclure, notre source conseille aux membres de la Crbs «de mettre de l’eau dans leur vin et d’attendre les élections. Avant, ce sont les Ligues qui votaient. Maintenant, ce sont les clubs qui votent». Donc ils ont les moyens de faire changer les choses.