Avec son projet de logement installé sur 9 ha, le patron de l’établissement, Demba Ka (Edk Oil), a suscité le courroux d’une partie des populations de Malika, qui a crié à la spoliation foncière. Mais il faut dire que Demba Ka a mûri ce projet depuis 2014. Il lui a fallu finalement 6 ans pour arriver à disposer de cette assiette foncière. Nous avons pu consulter les documents relatifs à la cession des 9 ha à l’homme d’affaires Demba Ka. C’est en mai 2015 que le ministère de l’Environnement lui a décerné un avis favorable. Il a pu avoir le décret d’immatriculation le 13 juillet 2017. Le patron d’Edk a pu avoir le bail le 29 mai 2018 et finalement le décret de déclassement est arrivé le 3 avril 2020. «Je suis passé par la procédure légale. Je n’ai violé aucune loi. Je suis un Sénégalais et homme d’affaires qui paie des impôts. Je m’acquitte de mes devoirs vis-à-vis de mon pays. J’ai le droit d’avoir des projets dans ce pays», confie Demba Ka.
Comme pour les magistrats, le décret de déclassement exige une étude d’impact environnemental. Nous avons pu consulter la liste des populations présentes à la réalisation de cette étude initiée le 19 mai 2020. Jeunes, femmes et autorités coutumières ont participé à cette étude. Le projet de Demba Ka a obtenu une délibération de la mairie de Malika et d’une approbation par le Khalife général des Layènes par le biais de son fils Seydina Issa Laye. En contrepartie, Demba Ka s’est engagé en un an, à construire un lycée pour la commune de Malika, qui n’en dispose pas. Le marché sera modernisé, le stade municipal doté d’un gazon synthétique, la mairie réfectionnée. Les maraîchers qui étaient installés sur le site ont été dédommagés et ont quitté les lieux sans anicroche. «On verra si tout ce qui a été dit par Demba Ka sera réalisé. Parfois les gens viennent demander des terres et au bout de quelques années, ils les revendent. Pour Demba Kâ, c’est vrai que son projet semble avoir suivi la voie légale mais j’appelle les populations de Malika à la vigilance», insiste Pape Michel Mendy, coordonnateur du Collectif Aar sunu suuf-Aar sunu littoral des banlieues et par ailleurs représentant du Forum civil au Guédiawaye.