L’instabilité de l’espace scolaire avec comme corollaire une diminution du quantum horaire, une baisse du niveau des élèves, des échecs massifs aux examens, entre autres, a amené la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) à essayer de trouver un mécanisme pouvant permettre de mitiger les conséquences de ces crises cycliques qui, depuis de longues années déjà, minent l’espace scolaire. C’est ainsi que cette structure de la société civile que le concept «Ubi tay jang tay» a rendu beaucoup plus célèbre aujourd’hui a, ce mardi 22 décembre, installé dans la région de Fatick un Observatoire local de la qualité de l’éducation (Olqe). A en croire le point focal régional de la Cosydep, il a pour objectif principal de contribuer à l’amélioration de la qualité de l’éducation grâce à l’institutionnalisation dans les pratiques des acteurs d’une culture de transparence et l’instauration d’un cadre de dialogue permanent pour prévenir les conflits dans l’espace scolaire. De manière plus spécifique, selon Adama Seck, cet outil a pour missions d’instaurer un dialogue multi acteurs permanent et constructif autour des performances scolaires et la stabilité du secteur, d’améliorer la transparence dans l’exécution des budgets et dépenses publiques d’éducation au niveau local, et enfin d’assurer un suivi de la mise en œuvre des politiques éducatives au niveau local ainsi que des engagements de l’Etat.
La mise en place de l’Olqe trouve toute sa pertinence, selon toujours M. Seck, du fait d’un contexte marqué par une recomposition des valeurs et de crise de repères où l’école n’est plus considérée comme cette institution qui assure la promotion sociale. «L’apprenant adopte d’autres référents en dehors de l’école, car les modèles de réussite sociale auxquels il s’identifie désormais sont en dehors de la sphère scolaire et secrètent des contre-valeurs, l’appât du gain facile, l’érosion de l’esprit civique, le détournement de deniers publics etc.» a-t-il déploré ; d’où la nécessité, pour lui, de juguler ces tendances négatives par la création d’espaces de concertation afin d’installer chez les responsables du système éducatif, les apprenants, les enseignants, les parents d’élèves, l’appropriation de valeurs et de vertus qui fondent la société de l’Etat démocratique et d’améliorer l’offre éducative et les conditions d’enseignement-apprentissage.