Encore un album de musique dédié à la femme. «Ji li guen», un nouvel album de 16 titres, réalisé par l’artiste musicien El Maestro, garnit ces derniers temps les bacs. A travers les lignes qui suivent, l’auteur évoque le sens de la plupart de ces titres.
Le jeune artiste El Maestro revient avec une nouvelle production musicale. Evoquant ce nouvel album qui porte 16 titres, Ji li guen, l’artiste musicien indique que celui-ci est un hymne dédié à la femme africaine pour lui rendre un vibrant hommage. Ce rappeur dit avoir constaté que la gent féminine est souvent reléguée au second plan. «Si on élague le ‘’li’’, on se retrouve avec ‘’Jiggen’’, qui veut dire la femme. On ne parle pas trop des femmes en bien», indique-t-il avant de dire que pourtant parmi elles, il y a celles dont l’abnégation et le courage ne sont plus à démontrer. «Il y a des femmes battantes, extraordinaires qui sont dans l’ombre.»
Le jeune artiste porte sa toge d’artiste-avocat des femmes en soutenant s’aligner contre ceux qui les vilipendent à travers les réseaux en violant leur intimité. «Je suis contre ceux qui diffusent sur les réseaux sociaux des images de leurs ex-copines», argue El Maestro qui admet que l’homme devrait compléter la femme. Il souligne aussi que le mieux est de se séparer de sa conjointe, si on n’arrive pas à s’entendre avec elle que de se mettre à la torturer.
Yaye, en featuring avec Baye Mass, est l’autre titre qui compose son nouvel album où aussi il rend hommage à sa mère. Thiounga, en featuring avec Nara P, parle de la sexualité.
En somme, c’est un procès que l’artiste fait contre «les abus sexuels», les rapports contre nature. «Tout est ramené au sexe», commente El Maestro qui constate que la jeune génération est de plus en plus inhibée par les nouvelles technologies de l’information et de la communication au point de n’en prendre que ce qui est mauvais. «Les jeunes se démarquent de leurs aînés dont le sport favori est de se livrer à des jeux sains. Ils s’inspirent de choses qui les mènent vers des chemins tortueux», ne manque de faire remarquer ce natif de Diourbel qui, à travers Bayil li gnay def, un des titres de l’album, s’en prend à ceux qui se livrent à l’exercice qui consiste à ne détruire que leur prochain en utilisant toujours les réseaux sociaux comme «arme de guerre». «Il y a des gens qui font des Snapchat lors des funérailles au moment où d’autres se mettent à filmer des victimes d’accident de la circulation pour les poster sur les réseaux sociaux. Alors que le premier réflexe qui devrait les animer est de protéger l’image de ces accidentés de la circulation, qui ont plutôt besoin d’assistance que d’être filmés», dénonce l’auteur de Fipou na, qui se trouve dans son nouvel album et qui évoque une histoire d’amour qui tourne court. Alors que Compliqué retrace l’itinéraire d’un homme dont la vie est chahutée par les déceptions sentimentales au point que cela a fini de l’installer dans le doute, qu’il a peur de se marier.
Le titre Wakho nidiay est un hymne qui appelle à la patience dans le mariage qui compose cet album de la même manière que Demal ma dem qui traduit la désunion dans les couples où la patience fait défaut, à en croire l’artiste qui a aussi composé Yéné en featuring avec Admow pour le verser dans son album et qui parle du maraboutage, des attaques mystiques qui sont des thèmes symbolisant la méchanceté. Totalisant une expérience de plus de 20 ans de musique, El Maestro est un musicien qui donne de l’importance à ses textes qui, selon lui, participent à l’éveil des consciences.
El Maestro se bat pour faire la promotion de son nouvel album en attendant de pouvoir faire une tournée nationale et internationale. «Je n’ai pas encore entendu chanter les albinos. Beaucoup défendent leur cause. Je me suis mis dans la peau d’un albinos. Une copine me parle beaucoup des albinos qui auraient plein de dignité», a-t-il fait savoir pour camper les raisons l’ayant poussé à chanter les albinos.
Itinéraire
El Maestro a commencé le rap en faisant de l’ego-trip. Mais gagnant une certaine maturité, il se targue d’être un musicien, compositeur et beat-maker. Il déclare avoir avec la musique une longue histoire. C’est en tant que môme qu’il a commencé à la titiller.
Convaincus de son talent, les établissements scolaires sollicitaient ses services pour animer leurs manifestations à Diourbel où il a vu le jour. De fil en aiguille, la passion de la musique, chevillée au corps, la guide à la rencontre d’autres grands musiciens comme Stéphane Kabou. Ce dernier l’invite à participer à son dernier album Shift.