Etats-unis Commercialisation des objets virtuels : Un éditorialiste du «New York Times» vend un article à 560 mille dollars

Cette vente est une nouvelle illustration de la folie des «non-fungible token», ces objets virtuels que s’arrachent les collectionneurs.
Chaque mot vaut son pesant d’or : l’éditorialiste du New York Times, Kevin Roose, a vendu jeudi 25 mars 2021 un de ses articles sous forme numérique, pour 560 mille dollars. C’est le dernier épisode de la folie autour de la nouvelle technologie «Nft» que les collectionneurs s’arrachent. L’article lui-même était consacré à l’initiative de l’éditorialiste qui visait à tester le marché et élargir un peu plus le champ des œuvres numériques vendues sous forme de «Nft».
Le «Nft», jeton non fongible ou «non-fungible token» en anglais, permet d’associer un certificat d’authenticité à tout objet virtuel, qu’il s’agisse d’une image, photo, animation, vidéo, d’un morceau de musique et maintenant article de presse. Ce certificat est théoriquement inviolable et ne peut pas être dupliqué. Il est conçu grâce à la technologie dite de la «blockchain» qui sert de base aux cryptomonnaies comme le bitcoin. Le «Nft», qui ne s’est vraiment popularisé que depuis six mois seulement, a dopé le marché de la collection numérique, jusqu’ici considéré comme une niche. Le 11 mars, une œuvre numérique de l’artiste américain Beeple, intitulée Everydays : The first 5 000 days, a été vendue 69,3 millions de dollars chez Christie’s.
«Pourquoi un journaliste ne pourrait-il pas être de la fête Nft ?», disait le sous-titre de l’article de Kevin Roose, intitulé «Achetez cet article sur la blockchain !» (Buy this column on the blockchain !). Au terme de 24 heures d’enchères, un collectionneur qui se fait appeler Farzin et dont le nom d’utilisateur est @3FMusic l’a emporté avec 350 ethereum, ou ether, l’une des principales cryptomonnaires, soit environ 560 mille dollars.
«Je regarde simplement mon écran en riant sans pouvoir me contrôler»
«Je regarde simplement mon écran en riant sans pouvoir me contrôler», a réagi Kevin Roose, journaliste spécialisé dans les nouvelles technologies, quelques minutes après la fin de la vente sur son compte Twitter. Le journaliste avait indiqué que le produit de la vente, une fois déduite la commission de 15% perçue par la plateforme Foundation sur laquelle étaient organisées les enchères, irait aux œuvres de bienfaisance du New York Times.
Lundi, le cofondateur et Pdg du réseau social Twitter Jack Dorsey avait vendu, sous forme de «Nft», son tout premier tweet pour 2,9 millions de dollars. Jeudi, un portrait numérique réalisé par le célèbre robot Sophia, avec la collaboration de l’artiste Andrea Bonaceto, a été acquis pour 688 mille dollars lors d’enchères sur la plateforme Nifty Gateway.
Le Point