Aar sunu moomel dénonce avec force les attaques contre les symboles français lors des émeutes de début mars. Face à la presse, son coordonnateur, qui condamne l’attitude de ces Sénégalais, souligne que ces édifices sont certes français, mais avec une main-d’œuvre locale. Pour Bachirou Ba, «dans bon nombre de ces supermarchés comme Auchan, le marché lié au nettoiement a été confié à des Sénégalais depuis des années». Au-delà des manifestants, il s’est surtout offusqué du «comportement» de Ousmane Sonko qui, à ses yeux, «devait être assez responsable et aller répondre sans ameuter le Peuple comme ce fut le cas». Pour le leader de ce mouvement, le député et leader de Pastef devrait prendre exemple sur Guy Marius Sagna qui, «dans son combat perpétuel pour le Peuple, n’entraîne personne quand il s’agit de déférer à une convocation ou de se faire embastiller». Aussi, Bachirou Ba n’a pas manqué de déplorer la réaction des autorités face à cette crise sociopolitique née de l’affaire Sonko-Adji Sarr. «L’Etat devait être au-dessus de la mêlée. On attend de nos gouvernants une attitude plus responsable et plus prévoyante. Ils sont les garants de la sécurité des citoyens et de leurs biens. Beaucoup de personnes sont aujourd’hui des impactées dans cette affaire qui ne les concerne pas directement», a-t-il relevé. Malheureusement, fait-il remarquer, «faire preuve de surdité face à un Peuple balloté entre un taux de chômage élevé chez les jeunes, pauvreté, insécurité, une crise sanitaire et économique continue, c’est se jeter dans la gueule du loup». Bachirou Ba est convaincu que ce sont là des éléments à l’origine de ce «cocktail explosif». C’est pourquoi il estime que «nous ne devons pas nous laisser mener par des politiciens», mais «nous suffire de nos cartes pour élire le jour-j celui qui a le meilleur profil».
Aar sunu moomel a par ailleurs évoqué le débat sur les élections locales qui ont été reportées, mais sans date exacte. «Il n’est pas question que ces politiques prennent en otage tout un Peuple. Il est temps que le fichier électoral soit audité comme le souhaite tout le monde afin qu’on aille aux élections dans des conditions de transparence puisque les Législatives de 2017 et la Présidentielle de 2019 ont été décriées», a dit M. Ba. Qui trouve cependant «malheureux qu’un étranger comme l’Usaid puisse nous montrer la voie à suivre».