Les résultats de l’élection de renouvellement de l’Amicale des étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques, qui seraient entachés d’irrégularités, ont été annulés. Cette décision fâche la coalition victorieuse, qui annonce une saisine de la Cour suprême.Par Ousmane SOW –

La tension ne retombe pas à l’Université de Dakar. Après la proclamation des résultats provisoires de l’élection de renouvellement de l’Amicale des étudiants de la Faculté des sciences juridiques et politiques, la commission électorale a reçu le rapport technique déposé par l’opérateur technique Campusen. Après sa réunion d’hier, elle a décidé d’annuler les résultats des votes du 7 juin 2021 et opte pour une programmation de nouvelles élections dans les jours à venir. Selon les membres de cette commission électorale, composée de 6 membres et présidée par Alassane Kanté, des défaillances techniques ont été notées sur les résultats présentés par l’opérateur Campusen. Il s’agit de l’ajout de «sous-listes» au-dessus des noms des coalitions, qui auraient pu empêcher l’enregistrement des suffrages pour la grande Coalition, qui s’est retrouvé avec un résultat inédit ! 0% des suffrages exprimés.
Cette décision d’annuler le scrutin met en rogne la Coalition articles 118 et 119 du Cocc, qui avait été déclarée victorieuse des élections. Marcel Diédhiou, coordonnateur de la Coalition articles 118 et 119 du Cocc, qui condamne tous les actes de vandalisme, qui devraient entraîner des sanctions pénales et civiles, regrette que le Doyen et «son comité électoral» aient décidé d’annuler les résultats des élections. «Une décision que notre coalition juge illégale et sans motifs valables», déclare-t-il. Par conséquent, la coalition exige l’annulation «de la décision irresponsable, partisane, partielle et parcellaire du Doyen et du comité électoral de la faculté et la validation du bureau nouvellement élu». Evidem­ment, les membres de cette structure en tant que juristes vont saisir la Cour suprême pour faire valider le scrutin. «Nous allons introduire un recours en annulation devant la Chambre administrative de la Cour Suprême, l’introduction d’un référé administratif pour suspension de l’acte d’annulation», détaille Marcel Diédhiou. En tout cas, il informe «la communauté universitaire que la Coalition articles 118-119 du Cocc n’imagine même pas aller à des élections».

Saisine de la Cour suprême
Malgré cette ambiance, la Coalition articles 118 -119 du Cocc milite pour un espace universitaire pacifié. «Nous n’avons pas répondu aux provocations et aux actes de violence de la liste Renaissance. C’est parce que nous sommes soucieux de la paix et de la stabilité de l’université mais aussi nous avons fait confiance à une administration responsable et capable de prendre des sanctions à la hauteur des actes commis», explique M. Diédhiou. Mais, il compte tirer les derniers évènements, qui sont à l’origine du saccage des restaurants universitaires, au clair. Il dit :
«Nous allons déposer des plaintes au niveau de la Section de recherches et de la Division des investigations criminelles contre les membres de la liste Renaissance Fsjp pour violence exercée sur des membres de la Coalition Cocc, saccage des chambres appartenant aux listes de ladite coalition, actes de vandalisme et violence commis au sein du campus social et pédagogique.»
Il faut noter que cette année, 3 coalitions ont présenté leur liste, à savoir la Grande coalition gagnante de la renaissance (avec une vingtaine de listes), la Coalition article 119 du Cocc (Code des obligations civiles et commerciales) et la Coalition article 118 Lux mea lex essentiel. Alors que la Coalition article 118 et 119 du Cocc (Code des obligations civiles et commerciales) a été déclarée victorieuse avec 99,68%, la Grande coalition gagnante renaissance s’est retrouvée avec 0 %. Ce qui est à l’origine des violences notées ces derniers jours à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Stagiaire