Santé – 71ème session du Comité régional de l’Oms pour l’Afrique : Le Covid-19, le cancer du col de l’utérus, les grands enjeux

L’Afrique, secouée par une troisième vague meurtrière dans plusieurs pays, reste toujours vulnérable au Covid-19. Cette pandémie est venue amplifier les problèmes sanitaires auxquels le continent fait face. Avec la 71ème session du Comité régional de l’Oms pour l’Afrique, les ministres de la Santé du continent vont essayer de trouver des solutions de sortie de crise.Par Justin GOMIS
– Les ministres africains de la Santé se réunissent virtuellement pour se pencher sur les principaux défis sanitaires du continent, à l’occasion de la 71ème session du Comité régional de l’Oms pour l’Afrique à partir d’aujourd’hui jusqu’au 26 août. Dans ce contexte pandémique, le focus sera évidemment mis sur la riposte au Covid-19, notamment l’adoption des approches à adopter pour lutter contre la pandémie, ainsi que des plans de reprise après la pandémie. C’est une question essentielle pour le continent qui a encore un retard énorme, notamment dans la vaccination. Parmi les questions qui seront abordées, il y a aussi l’accélération de l’élimination du cancer du col de l’utérus en tant que problème de santé publique, l’amélioration de l’accès aux technologies d’assistance sanitaire, le soutien à l’adoption de la santé numérique, le renforcement d’une riposte intégrée à la tuberculose, au Vih, aux infections sexuellement transmissibles et à l’hépatite, l’élimination de la méningite à l’horizon 2030. Selon l’Oms, le cancer du col de l’utérus est le deuxième cancer le plus répandu chez les femmes en Afrique, et le quatrième au niveau mondial. En 2020, plus de 72 mille femmes en Afrique sont mortes du cancer du col de l’utérus, dont plus de la moitié étaient porteuses du Vih. «Malgré la disponibilité de vaccins efficaces et sans danger qui préviennent l’infection par le papillomavirus humain, seuls 16 pays disposent de programmes de vaccination contre le papillomavirus humain», note l’Oms. Elle s’est engagée à faire vacciner 90% des personnes âgées de 15 ans et moins et soutient les efforts visant à accélérer l’élimination du cancer en tant que problème de santé publique d’ici 2030. Le cadre, s’il est adopté, accélérera l’élimination du cancer du col de l’utérus dans la région africaine.
Par ailleurs, l’amélioration du vieillissement en bonne santé dans la région africaine reste une question centrale, car l’Afrique subsaharienne compte environ 54 millions de personnes âgées de 60 ans et plus. «Le nombre de personnes âgées croît plus rapidement en Afrique, qui est suivie par l’Amérique latine, les Caraïbes et l’Asie», note l’Oms. Selon les prévisions, au plus tard en 2050, près de 80% de la population mondiale des personnes âgées vivra dans les pays les moins développés. «La pandémie de Covi-19 a exacerbé la détresse des personnes âgées en Afrique subsaharienne. Le virus avait coûté la vie à plus de 17 mille personnes âgées de 55 ans et plus en octobre 2020. La réponse apportée par les pays n’est pas dirigée spécifiquement vers les personnes âgées dans la région», note l’Oms qui propose des mesures visant à modifier notre façon de penser et d’agir à l’égard de l’âge et du vieillissement, à soutenir les personnes âgées, à leur fournir des soins et des services de santé primaires ainsi qu’un accès aux soins de longue durée.
Il faut noter aussi que le traitement médical a pris un virage technologique incroyable ces dernières années. Par exemple, plus de 200 millions de personnes en Afrique subsaharienne ont besoin d’au moins une aide technique, «et ce chiffre devrait doubler d’ici 2050. Seulement 15% à 25% des personnes ayant besoin d’aides techniques ont actuellement accès à ces produits». «La prévalence du handicap est estimée à 15,6% dans la région. Le cadre a pour ambition de permettre, d’ici 2030, à 40% des personnes qui ont besoin d’aides techniques dans la région d’avoir accès à ces produits sans s’exposer à des difficultés financières. Le document propose aux pays des actions concrètes qui seront utiles pour accroître la disponibilité et l’accessibilité financière des technologies d’assistance selon les besoins et le contexte particuliers de chacun», note l’Oms.
Il faut savoir que le Comité régional de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), organe décisionnaire de l’Oms dans la région, regroupe une fois par an 47 ministres de la Santé afin d’examiner et d’approuver les politiques, activités et plans financiers régionaux visant à améliorer la santé et le bien-être des populations. Cette année, plus de 400 délégués, des représentants d’organismes, fonds et programmes des Nations unies, de la société civile, d’organisations bilatérales et multilatérales et d’autres partenaires du développement participeront à cet événement phare annuel.
justin@lequotidien.sn