Promotion de la santé : La religion, un remède contre les maladies

L’implication des hommes religieux dans la lutte contre le Covid-19 est indispensable. Lors du 13e Colloque interreligieux organisé à Dakar, qui a pris fin hier et dont le thème était «religion et santé», il a été démontré l’importance de leurs discours dans la prise en charge des malades.Par Justin GOMIS
– Avec l’apparition du variant Omicron, la pandémie a encore de longs jours devant elle. Face à ce fléau, toutes les ressources sont essentielles pour préserver l’humanité de cette menace, qui perdure. Lors de son 13e Colloque plaidoyer pour le dialogue interreligieux, la Fondation Konrad Adenauer a choisi comme thème, «religion et santé», pour montrer le rôle que jouent les chefs religieux dans la préservation des sociétés. Et ils le montrent depuis le début du Covid-19, à travers des messages de sensibilisation. Depuis l’apparition de la pandémie, ils ont prêché par l’exemple, en se vaccinant, interdisant les rassemblements et promouvant le respect des gestes barrières, pour casser la chaîne de contamination du Covid-19. «Nous avons pensé que les représentants des religions, les religions elles-mêmes ont quelque chose à dire sur la résolution de la crise sanitaire. La religion et la santé sont intimement liées. Dans les religions, dans les livres saints, on trouve des remèdes, des manières de se soigner, sur le plan physique et psychologique, par la prière. La religion peut contribuer au traitement de la crise du Covid-19», explique Ute Bocardé, conseillère scientifique chargée de programme à la Fondation Konrad Adenauer. Elle ajoute : «C’est pourquoi nous avons convié comme tous les ans, toutes les religions présentes au Sénégal, la religion musulmane, chrétienne et juive, avec sa petite communauté au Sénégal. Il y a aussi les représentants de la religion traditionnelle. Les religions traditionnelles sont bien vivantes au Sénégal.»
Dr Malick Mbaye, conseiller technique au ministère de la Santé et de l’action sociale, insiste sur l’importance des discours religieux sur la promotion de la santé. «En proposant ce thème, le ministre voudrait contribuer au débat sur des registres de valeurs, qui peuvent venir influer sur les registres de valeurs, le dialogue entre l’usage des services de santé et le personnel soignant. Les valeurs dont il est question sont celles qui peuvent être associées à l’œuvre des soins confessionnels, qu’elles soient musulmane, catholique ou juive», raconte Dr Mbaye. Dans des pays fortement imprégnés de valeurs religieuses, le discours d’accompagnement des leaders est aussi important que vital, dans la promotion de la santé publique. «Cette relation avec les structures de santé confessionnelle est très largement partagée, aussi bien par les usagers, que par certains administrateurs nationaux de la santé ou les agents de coopération bilatérale. Aujourd’hui, les secteurs de santé confessionnelle bénéficient d’une opinion favorable, au regard de la rigueur de leur gestion», enchaîne le conseiller technique du ministre de la Santé et de l’action sociale. Son discours est suivi d’un appel à plus d’intégration. «J’invite le personnel de santé travaillant dans les structures de santé confessionnelle, qu’elles soient musulmane, chrétienne ou juive, aux formations organisées dans le cadre des plans nationaux de développement sanitaire et largement financées par des agents de coopération des pays développés», conseille-t-il. En écho, l’ambassadeur d’Israël à Dakar insiste sur l’apport du discours religieux pour faire face aux pandémies. Il dit : «Il est indispensable d’associer à la réponse médicale et scientifique, une réponse religieuse. Les responsables religieux ont pris la responsabilité et se sont investis à en apporter sur le plan spirituel et matériel, en apaisant la douleur des malades et en les accompagnant.» Pour lui, la cohabitation des religions au Sénégal «devrait être un modèle pour toutes les nations».
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