Un Casque bleu sénégalais a été tué et 10 autres ont été blessés lors d’un accident hier au Mali, selon la Minusma. Son Représentant spécial à Bamako a demandé aux autorités de la Transition de lever les mesures qui empêchent les rotations des contingents ouest-africains.

C’est par un tweet que le porte-parole de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Mali) annonce la mauvaise nouvelle : «Un Casque bleu sénégalais est décédé, 10 autres ont été blessés lorsque leur véhicule blindé de transport de troupes a été impliqué aujourd’hui (hier) dans un accident de la route.» Selon Olivier Salgado, «l‘accident s’est produit près du village de Fiko, à environ 7 kilomètres au sud-est de Sévaré, dans la région de Mopti. Tous les blessés ont été évacués du lieu de l’accident et sont soignés dans un hôpital de la Minusma. Nos pensées vont à la famille du soldat de la paix qui a perdu la vie et nous souhaitons à nos collègues blessés un prompt rétablissement».
Evidemment, personne ne peut échapper à son destin. A cause des différends géopolitiques et diplomatiques, le contingent sénégalais est toujours bloqué sur le sol malien depuis des mois. Ils sont toujours dans l’attente d’une relève, qui n’a pas encore été autorisée par Bamako. Avec la levée de l’embargo de la Cedeao, les autorités de la Transition devraient probablement lâcher du lest. Lors de sa conférence de presse sur la prorogation du mandat de la Minusma jusqu’au 30 juin 2023 tenue vendredi, le Représentant spécial du Secrétaire général, Chef de la Minusma, El-Ghassim Wane, insistait sur l’importance du respect du calendrier de la rotation des troupes ouest-africaines. «C’est évidemment une situation extrêmement préoccupante parce des retards dans la relève de ces contingents ont des conséquences à la fois sur le moral des troupes, mais ont également des conséquences en termes d’efficacité opérationnelle. Je pense que c’est un élément extrêmement important à garder à l’esprit. Ces contingents auraient dû être relevés il y a quatre ou cinq mois et tout retard a un effet, une conséquence négative sur leur capacité à remplir leur mandat et bien, remplir leur mandat au service des Maliens. Je donne l’exemple du travail que nous faisons dans les régions de Mopti, de Bandiagara où nous disposons, notamment à Ogossagou, d’une base temporaire. Evidemment, quand les soldats ne sont pas relevés à temps, leurs capacités à protéger les populations, à remplir leur mandat en sont affectées», met en garde le patron de l’Onu au Mali.
Aujourd’hui, il espère une levée des restrictions. «Nous avons donc entrepris plusieurs démarches auprès du gouvernement malien et j’ai bon espoir que cette question va être réglée assez rapidement car nous avons des accords clairs en la matière avec le gouvernement malien. Ces contingents sont déployés au Mali dans le cadre des Nations unies et non dans le cadre de la Cedeao et leur déploiement au Mali est régi par des accords qui nous lient aux autorités maliennes», note le diplomate onusien. Il rappelle l’impact de cette situation sur les militaires engagés sur le très dangereux front malien. «J’ai bon espoir que cette question peut être réglée et il importe qu’elle soit réglée assez rapidement. Chaque jour de retard a un impact sur le moral des troupes, le moral des personnels. Il a également un impact sur l’efficacité opérationnelle de la mission. J’ai bon espoir que cette question sera très bientôt réglée», note El-Ghassim Wane.