Après la décision du Centre des œuvres universitaires  de Saint-Louis de fermer le campus social, le Conseil pédagogique de l’université Gaston Berger a, à son tour, pris une décision majeure. L’instance suprême en matière pédagogique à  Sanar a tout bonnement et simplement décidé d’envoyer les étudiants en vacances. Seul motif invoqué dans un communiqué laconique, publié hier, la fermeture par le Crous du campus social.Par Cheikh NDIONGUE – 

C’est la confusion totale à l’université Gaston Berger de Saint-Louis ces dernières 48 heures. Les autorités universitaires semblent en effet résolument décidées  de fermer à tout prix ce temple du savoir pour des motifs qui jusque-là sont encore discutables. C’est le Centre des œuvres universitaires de Saint-Louis qui a donné  le ton il y a trois jours en décidant de fermer les restaurants universitaires, suite à la décision des étudiants de décréter 72 heures de journées sans tickets. Pour montrer leur désaccord, ces derniers ont à leur tour barré la route nationale numéro 2 avant de saccager dans la nuit, les restaurants universitaires. La direction du Crous a, à son tour, pris le bâton en publiant un communiqué dans lequel elle a fait savoir qu’elle procédait à  la fermeture du campus social jusqu’à nouvel ordre. Les choses se sont alors accélérées car dès le lendemain, c’est-à-dire hier, le Conseil de l’université s’en est mêlé.

Suspension des examens
Après s’être réunie en session ordinaire pour délibérer sur la situation qui prévaut à l’université  Gaston Berger,  cette instance délibérative en matière pédagogique à tout de suite sorti un communiqué  annonçant la suspension des activités pédagogiques du mardi 19 juillet au lundi 3 octobre 2022 à 8 heures. Le seul argument mis en avant par les autorités pédagogiques  de Sanar demeure la décision du Crous de fermer le campus social sans autres explications. On peut en effet lire dans ce com­muni­qué «qu’au terme des discussions, le conseil, après avoir pris acte de la décision de fermeture du campus social par la direction  du Crous, décide de la suspension des activités  pédagogiques du mardi 19 juillet 2022 au lundi 3 octobre à 8 heures». Cette décision, qui acte de fait le début des vacances académiques, n’est pas sans conséquences, car non seulement ça marque l’arrêt  des enseignements mais aussi la suspension des examens en cours. Cette décision a naturellement été très mal accueillie par les étudiants qui ont immédiatement organisé une conférence de presse pour exprimer leur désaccord. Selon Ousmane Guèye, président de séance de la Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl), les autorités universitaires veulent tout simplement les pousser à  une session unique ou à l’invalidation de l’année ou à une année blanche, ce qu’ils ne comptent pas du tout accepter.
Par ailleurs, les étudiants ont fustigé l’immixtion des autorités politiques dans les affaires pédagogiques. Pour eux, ces autorités qui, pour la plupart, appartiennent à la mouvance présidentielle, sont «incapables de faire bouger les choses». Ils ont à ce sujet déploré le fait que l’actuel directeur du Crous, Papa Ibrahima Faye, n’a, depuis sa nomination à la tête du Crous, apporté grand-chose aux étudiants. Mieux, ils considèrent  que le ministre de l’Enseignement supérieur, Cheikh Oumar Hann, est le premier facteur de blocage de l’Ugb «car à chaque fois il ferme ses portes aux étudiants quand ils cherchent à le rencontrer». Sur la question de la fermeture  des restaurants, les étudiants considèrent que c’est une décision préméditée par le Crous qui nuitamment a fait évacuer les vivres. Pour eux, ce sont des actes purement politiques qui sont posés depuis un certain temps à l’Ugb qui, selon eux, souffre aussi de l’absence d’un Recteur disponible et disposé à rester à  l’écoute des étudiants.
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