Sortie – Qualité de l’eau, facturation et approvisionnement : La Sen’Eau rassure sa clientèle

Face aux critiques sur la qualité de l’eau, les problèmes d’approvisionnement dans certains quartiers et la cherté des factures, la Sen’Eau a organisé une journée avec la presse pour donner des explications. Lors de cette rencontre, les responsables sont revenus sur les investissements consentis pour trouver une solution à ces problèmes.Par Justin GOMIS –
Pour répondre aux préoccupations majeures de ses clients, la Sen’Eau s’est beaucoup investie pour offrir une eau de qualité et un service de distribution de qualité. Pour rassurer sa clientèle, la société d’affermage a organisé ce mercredi, une journée de presse pour montrer les investissements qui ont été faits. Il faut noter que c’est de Gnithe, Keur Momar Sarr qu’elle apporte l’eau, sur un linéaire de 300 km, jusqu’à Dakar. Des activités qu’elle a démarrées en 2020 avant de procéder au lancement du processus de consommation et de concrétiser ses investissements en 2022. D’ailleurs, souligne Richard Kinkie, directeur des Exportations, des territoires et des opérations, la Sen’Eau est partie avec un déficit de 100 mille mètres cubes par jour en 2020, sans oublier les difficultés rencontrées aussi à cause du Covid-19. Partant de cette situation, la société a essayé d’apporter une réponse à travers des travaux structurels de réhabilitation de l’usine qui était en état de délabrement avancé. Avant Kms3, elle perdait 18 mille mètres cubes par jour. Ce qui a nécessité pour elle de procéder à la restauration des plateformes et l’amélioration de la distribution avec des installations au niveau des quartiers déficitaires.
Malgré ces efforts consentis, les clients se plaignent toujours de la qualité de l’eau et de la facturation. Sur ce dernier point, les responsables de la Sen’Eau pensent que la facturation est tributaire du volume de consommation. «Si la facture augmente, c’est parce que le volume de consommation augmente aussi. Parfois, on entend : «Ma facture a doublé, la facture est trop chère.» Quand on consomme plus, on paie plus», fait savoir Pape Gorgui Ndong. Selon le Pca de Sen’Eau, «quand on consomme plus, on sort de la tranche sociale. Et quand on sort de la tranche sociale, ce n’est plus la même facture». Poursuivant ses explications, il souligne : «Quand on sort de la tranche sociale, le mode de facturation change.» Toutefois, l’ancien ministre de la Jeunesse a tenu à préciser que «le prix de l’eau n’a jamais changé». Sen’Eau, poursuit-il, «a trouvé le prix de l’eau à la même place». Mais, il faut comprendre que la facturation se fait par tranche. Et M. Ndong de soutenir : «Il faut féliciter énormément l’Etat qui a subventionné, à un moment donné, la tranche sociale qui correspond à la consommation de zéro à 20 mètres cubes facturée à 202 francs. La deuxième tranche, entre 21 m3 et 40 m3, est facturée à 697,97 francs et la troisième tranche, ce sont plus de 49 mètres cubes, facturée à 877,35 francs». Partant de ce fait, le Pca de Sen’Eau renseigne que quand on sort de la tranche sociale, on commence à consommer beaucoup et la facturation commence à s’élever. Lors de cette rencontre, il a également assuré que «Sen’Eau est très bien surveillée par l’Etat», qui se soucie des préoccupations des populations.
Pour certains clients, cette facturation peut venir des fuites. Mais, selon Richard Kinkie, directeur des Territoires et des opérations, tant que l’eau ne traverse pas le compteur, le client ne peut être facturé. «Le client est facturé sur la base de son compteur», précise-t-il. Avant d’indiquer : «Toute l’eau perdue dans les réseaux reste au niveau du réseau de Sen’Eau.» Mais, d’après lui, il se peut que la facturation soit un peu différée. «En termes de facturation, ce sont des éléments qui sont encadrés par un règlement qui définit pour chaque cas, quelle est la procédure pour faire une facturation. Il est bien possible que vous quittiez votre maison et que vous receviez la même facture, parce que quand notre releveur se déplace pour aller récupérer l’index, s’il n’a pas accès au compteur, il ne peut relever l’index. Mais on a une obligation de présenter une facture, c’est en cela que le règlement du service encadre les estimations en les autorisant», explique un responsable qui précise que cela ne peut pas se faire deux fois de suite.
Avec les investissements consentis, la Sen’Eau a tenu aussi à rassurer sur la qualité et la distribution de l’eau. D’après le directeur des Territoires et des opérations, cette qualité de l’eau est mesurable sur la microbiologie et la physicochimie. «La qualité de l’eau dépend de la nature du sol. Dans chaque région, on exploite les types de ressources qui sont disponibles dans cette localité. Nous sommes en train de relever le défi de la qualité de l’eau au Sénégal. Ce n’est pas la saveur de l’eau qui tue, mais plutôt les bactéries et les virus qui s’y trouvent», renseigne Richard Kinkie. Abondant dans le même sens, le Pca se veut plus rassurant : «Il n’y a pas une eau qui est mieux traitée que celle-là. Même l’eau du robinet qu’on boit en France n’a pas une qualité supérieure à celle-là. Il en est de même pour l’eau des bouteilles.» Pour les zones qui connaissent encore des problèmes d’approvisionnement en eau, comme Comico, les responsables promettent de s’employer pour résoudre de manière définitive cette équation. «Sur Comico, on a encore une tension, elle compte 60 rues sur les quartiers qui étaient déficitaires. C’étaient des localités qui pouvaient rester 24 heures sans eau. Sur les 29 rues, on a réglé les 19. D’ici la fin de l’année, il y a un autre programme que nous allons réaliser pour améliorer considérablement l’alimentation en eau potable de cette zone. Sur ces quartiers cités Grand-Yoff, Cité Keur Gorgui, Keur Damel, une partie de Sicap Foire, Sipres, Fann, nous avons des témoignages, des clients qui manquaient véritablement d’eau, qui nous envoient des messages pour dire qu’il y a une nette amélioration», informe le directeur des Opérations.
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