L’Association des industriels et meuniers du Sénégal (Amis) a invité les entreprises à reprendre la production de farine, suite à une médiation de Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat (Cnp).Par Amadou MBODJI – 

Après avoir annoncé l’arrêt de la production de farine, les meuniers sont revenus hier à de meilleurs sentiments. Ils ont décidé de reprendre le travail. «Suite à la médiation de Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat (Cnp), et  de Ousmane  Mbaye  du  Syndicat professionnel des industries du Sénégal (Spis), l’Association des meuniers et industriels du Sénégal (Amis) a invité les entreprises concernées à reprendre leurs activités de production», lit-on dans un communiqué. «L’Amis  a  bon  espoir  que  cette  médiation  permette  la  prise  en  charge  des préoccupations de l’Etat et des meuniers et industriels», souligne le document signé par Claude Demba Diop, président de l’Association des meuniers et industriels du Sénégal.

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Prenant «bonne note de la déclaration du gouvernement en date du 24 juin 2024 relative à l’homologation par arrêté du prix de vente de la farine boulangère au Sénégal», l’Amis rappelle «que la décision prise par les meuniers était une invite au gouvernement à clarifier les mécanismes de subvention afin de ne pas mettre en péril l’activité des industriels». «Soucieux de l’amélioration du pouvoir d’achat des Sénégalais et de leur accès aux denrées de première nécessité», les membres de l’Amis disent avoir «toujours apporté leur concours à la régulation des prix de denrées de première nécessité».

Pour Ousmane Mbaye, président du Syndicat professionnel des industries du Sénégal (Spis), «cette initiative impulsée par le président du Conseil national du patronat, Baïdy Agne, a pour objectif de favoriser un échange fructueux sur les sujets relatifs à la reprise de l’activité de production de farine ce mardi 25 juin 2024 pour parer à tout risque d’escalade et d’aggravation dans la crise actuelle, l’ouverture concomitante de rencontres sur l’évaluation des dispositifs actuels et proposition de nouvelles mesures pour soutenir les entreprises et la filière face aux défis économiques». Cette médiation de M. Agne permet aussi «l’analyse de l’impact des régulations actuelles et exploration de pistes de promotion du dialogue constructif dans ces situations et l’identification des moyens pour encourager les initiatives et améliorer la compétitivité des entreprises de la filière farine».

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Pour rappel, l’Amis avait décidé de suspendre la production de farine afin de contester la baisse de 4000 francs Cfa sur le prix du sac de farine, mais également décrier la démarche du gouvernement. D’après leur analyse, cette baisse aurait entraîné un manque à gagner. Un argument battu en brèche par le gouvernement. Lequel soutient que la détermination des nouveaux prix de la farine résulte d’analyses techniques et rigoureusement fondées sur une structuration des prix adossée à l’évolution des coûts du marché international, ainsi qu’à l’actualisation des autres charges. Et sans hésiter, a mis en demeure les meuniers de poursuivre leurs activités dans le respect des prix nouvellement arrêtés.
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