Certains membres du personnel du Samu national commencent à développer des maladies professionnelles, selon Dr Mouhamed Traoré, médecin-urgentiste au niveau du Samu national, Secrétaire général de la section Sames au niveau de cette structure. C’est ainsi qu’il demande qu’un médecin du travail leur soit affecté pour arriver à prendre à bras-le-corps ce phénomène, tout en continuant de réclamer de meilleures conditions.    

Par Amadou MBODJI – Le personnel médical du Samu National souffrirait de «maladies professionnelles» liées aux conditions «très pénibles» dans lesquelles il exerce son travail. «On a remarqué ici au Samu national que le personnel commence à développer des maladies professionnelles, des hernies discales, des arthroses cervicales… Il y en a même qui ont subi des opérations. Ça c’est dû au fait que nous brancardons, nous soulevons des malades trop lourds. Nous montons dix étages, quinze étages, dans des immeubles où l’ascenseur est en panne. Parfois, on part en intervention dans des zones où la voiture ne peut pas accéder. On est obligés de descendre et d’avoir des sacs qui pèsent 30, 40 kilos, d’aller prendre des malades, de les porter. Parfois, c’est trop pénible», s’offusque Dr Mouhamed Traoré, médecin-urgentiste au niveau du Samu national, Secrétaire général de la section Sames au niveau de cette structure. Il a tenu hier une conférence de presse dans les locaux du Samu national en compagnie de ses collègues. Le personnel du Samu national indique la voie à suivre pour que ce phénomène soit freiné dans son élan. «Et c’est la présence de ces maladies professionnelles qui fait qu’on a besoin d’un médecin du travail ou on doit adhérer à un service interne-entreprise pour pouvoir prévenir ces maladies professionnelles et les anticiper ? En faisant quoi ? Tout d’abord par des visites médicales d’embauche. Quand une personne vient, on doit savoir quelle pathologie il traine. De ce fait, s’il commence à développer une nouvelle pathologie, on peut dire qu’il n’est pas venu avec. Probablement, il l’a développée durant son activité professionnelle», recommande Dr Mouhamed Traoré.

Aujourd’hui, la nomination d’un nouveau directeur du Samu national n’a pas pour autant freiné l’ardeur des travailleurs qui disent poursuivre leur mouvement de grève pour réclamer de meilleures conditions de travail. «Vous savez, je ne sais pas si vous avez fait des recherches sur le nouveau directeur, c’était l’adjoint du sortant et c’était le Pcce, Président du conseil consultatif d’établissement. Ça sous-entend qu’il avait une relation étroite avec le directeur sortant et il a participé à toutes les réunions qu’on a eu à avoir avec le ministre de la Santé et il siège au niveau du Conseil d’administration. Pour vous dire que c’est une personne qui sait tout ce qui se passe au niveau du Samu. Ça, c’est une première chose qui nous a motivés à aller en mouvement», justifie-t-il. La deuxième chose, souligne-t-il, c’est que les discussions «tirent en longueur». «On a déposé notre plateforme revendicative depuis le 26 février, on ne peut plus attendre. La situation au Samu national est une urgence qu’on doit régler le plus rapidement possible. Ce n’est pas en changeant de directeur qu’on peut régler le problème», indique-t-il.
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