Angélique Mendy est une jeune slameuse native de Ziguinchor. La championne régionale surnommée «L’ange des mots» compte, à travers sa passion, soigner les maux par des mots. Par Khady Sonko –

«Je suis, je suis la fameuse journaliste qui me voit dans la peau du journaliste. Je suis l’artiste sans liste et je suis l’ange des anges, l’ange des mots puisque je fais de la slamothérapie afin de soigner les maux par des mots. Je suis Angélique puisque je suis dotée d’une beauté angélique. Oh, je rigole. Je m’appelle Angélique Mendy surnommée l’ange des mots», a déclamé Angélique Mendy en guise de présentation. La cham­pionne régionale de Ziguinchor en slam s’inspire du ciel. «Je trouve la reconnaissance du Père Tout-Puissant car ma plume est faite de motivation et de consolation. Je suis faite pour soigner les maux à travers des mots», estime la jeune slameuse. Les thèmes lui viennent de son entourage, mais aussi à travers ses prières. Slameuse depuis deux ans, Angélique a chopé le virus à travers un groupe WhatsApp. Poussée par sa curiosité, celle qui a toujours aimé l’éloquence a fini par tomber dans le slam. Diplômée en Licence en gestion des ressources humaines et actuellement employée dans un institut d’enseignement supérieur où elle s’occupe de la communication grâce à son certificat en cette matière, Angélique fait le slam à ses heures perdues. Elle n’abandonne pas sa passion qu’elle décrit comme de la poésie déclamée. «C’est l’audace ma conviction. C’est toujours l’audace qui m’amène à faire quelque chose. Je n’avais pas l’accord des parents au début. Mais j’ai fini par avoir leur bénédiction, surtout celle de mon grand-père qui est devenu mon fan depuis j’ai gagné le titre de championne de la région en slam en 2023», confie la jeune demoiselle. Ce qui fut une première car il n’y a jamais eu de championne dans cette discipline. «L’ange des mots» est aussi la première championne à disputer une finale nationale où elle est arrivée ex æquo à la 4e place avec un garçon.

Pour le moment, le slam ne lui rapporte pas de sous puisque les cachets restent modiques. Mais de la visibilité oui, puisqu’aujourd’hui le Gouverneur de Ziguinchor l’a prise sous son aile. Elle a en outre l’empathie de beaucoup de responsables de la région grâce à son talent. Le peu qu’elle a gagné, c’est grâce à ses collaborations avec des Ong. «Re­donner courage et motivation aux gens, leur faire comprendre que quelle que soit leur situation, ils comptent», sont les motivations de la slameuse. Son slam en bandoulière, la native de Ziguinchor compte explorer le monde «pour faire comprendre qu’on ne doit pas mépriser l’autre, on ne doit pas blesser l’autre à travers les mots. Il faut avoir l’estime de soi, avoir de l’audace». Pour elle, «tant que tu veux, tu peux».
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