Partie de Gaziantep, ce camp de réfugiés à la frontière entre la Turquie et la Syrie, une marionnette géante représentant une enfant va parcourir pendant plusieurs mois tout un périple en Europe, pour arriver en novembre à Manchester, en Angleterre. La performance s’intitule The walk, la marche, et vise à faire changer les regards des citoyens sur l’exil et le sort des enfants.

Il y a six ans, Claire Béjanin, la présidente de The Good Chance Theatre, un centre d’art et de théâtre pour réfugiés, rencontre une petite fille syrienne isolée dans la «jungle» de Calais. «Cette petite fille s’appelle Amal, ce qui veut dire espoir en arabe. Et elle ne disait rien, elle passait de bras en bras, on ne savait pas qui elle était. Ce qu’on savait, c’est qu’elle venait de Syrie et qu’elle avait perdu sa maman», explique Claire Béjanin, la présidente de The Good Chance Theatre.
Amal inspire aux artistes l’idée d’une grande marche. Fabriquée par une compagnie sud-africaine, une marionnette géante de 3,50 m de haut, animée par trois opérateurs, va traverser huit pays, accueillie à chaque étape par des artistes et des collectifs d’habitants. La mise en scène se fait sur 8 000 km, et la narration se construit avec ses joies et peines. «Ce n’est pas une histoire Bisou­nours du tout. Elle va traverser des moments difficiles. A Berne, elle arrive dans cette place principale qui est très paisible, et Amal veut jouer sur cette place. Et une fenêtre s’ouvre, avec des énormes têtes qui lui crient : “Va-t’en, tu n’es pas d’ici.” Tu n’as pas le droit de rester ici et de jouer», poursuit Claire Béjanin.
Partie de Gaziantep, Amal arrivera en novembre à Manchester, en passant par la Grèce, l’Italie, la Suisse et la France. Une étape est d’ailleurs prévue à Strasbourg, ainsi qu’une rencontre avec des membres de la Commission européenne.
Rfi