«Une équation pour moi n’a aucune signification, à moins qu’elle ne représente une pensée de Dieu.» Ramanujan
Cet homme a vécu il y a plus de cent ans. Il vivait dans une misérable bicoque en Inde, marié à une femme magnifique qui l’aimait et s’opposait à certaines traditions familiales. On ne lui connaissait aucune forme d’instruction connue à l’époque, ni maître ni précepteur, rien que la fièvre des lignes géométriques tracées parfois à terre et des formules arithmétiques apparemment insensées. Il n’avait accès à aucun des travaux scientifiques de l’époque. Un jour, il tomba sur un vieux bouquin de Maths, et à partir de ce simple texte, l’homme a pu extraire des théories qui ont éberlué les mathématiciens pendant des siècles. C’est à croire que les stratèges divins du collège de l’invisible avaient décidé que ce «génie» devait éclore. Alors, ils provoquèrent ce hasard organisé. Chacun de nous appartient à une famille cosmique qui nous aide.
A Godfrey Harold Hardy, le célèbre Professeur de Cambridge, il fit parvenir ses théories sur les fractions continues. La grande intelligence d’un tel travail apparemment sorti de nulle part fut reconnue par le célèbre mathématicien anglais qui le fit venir en Angleterre au prix d’un énorme sacrifice. La tradition interdisait de quitter l’île où ils habitaient. Victime de racisme, de violence physique, de railleries et d’ostracisme, il parvint à s’intégrer dans la Royal society au prix d’un immense effort et d’une volonté de transmission de ce savoir qui lui venait d’on ne sait où. Pendant des années, Ramanujan et Hardy ont collaboré. Il a trouvé environ 3 900 formules mathématiques qui ont toutes été démontrées comme exactes sur le tard. Le génie de Ramanujan était sans précédent, du moins si l’on en croit les non-initiés d’aujourd’hui. Un génie a toujours un précédent : Lui-même. Il est son propre précédent. On ne peut pas en dire plus. Dans cette vie, on ne connaît à Ramanujan aucun professeur de mathématiques, il n’avait aucun diplôme.
En 1976, un «carnet perdu» des dernières formules de Ramanujan fut découvert. Son importance équivaut à «La symphonie numéro 10» de Beethoven. Aujourd’hui, cent ans plus tard, les découvertes du jeune savant indien sont utilisées pour comprendre les trous noirs. Il est mort à l’âge de trente-deux ans. La tuberculose lui a été diagnostiquée, il vomissait du sang depuis quelque temps. Un biopic vient de lui être consacré par Matthew Brown, tiré du roman de Robert Canigel. Intitulé The man who new infinity, (L’homme qui défiait l’infini) et interprété par le désormais talentueux Dev Patel, ce film est à regarder absolument, mais il faudra lire le livre, vous aurez un sentiment amoureux pour les mathématiques.
Un mystère que ce Ramanujan a raconté aujourd’hui comme la simple histoire d’un génie. Des hommes comme Ramanujan sont peut-être d’anciens initiés qui étaient déjà ce qu’ils sont dès leur présente venue au monde. Mais ils oublient souvent ce qu’ils furent, et les sciences dites exactes, aujourd’hui détachées et orphelines de la métaphysique, n’arrivent pas à les cerner. Les mutants comme Srinivasa Ramanujan ne savent pas tout ce qu’ils sont, malgré leur immense savoir. Un jour, il affirma avec tristesse devant un Hardy perplexe : «Ma déesse Nama-guéri. Elle me parle, elle met des formules sur ma langue dans mon sommeil et parfois quand je prie(…) Vous ne croyez pas en moi ? Une équation n’a de valeur pour moi que si elle traduit l’intention de Dieu. Il vaut mieux ne pas chercher à être autre chose l’un pour l’autre.»
Hardy, devant une assemblée de savants émérites qui doutaient encore de Ramanujan, s’écria : «Un jour, Littlewood m’a dit ‘’Chaque nombre entier positif était un ami de Ramanujan’’ et je le crois volontiers (…) Nous ne sommes que des explorateurs de l’infini à la recherche de la perfection absolue. Nous n’inventons pas ces formules, elles existent déjà et elles attendent patiemment que les esprits les plus brillants comme Ramanujan découvrent leur existence et les démontrent (…) de quel droit doutons-nous de Ramanujan et de l’existence de Dieu ?»
Voilà une histoire universelle, mais méconnue parce qu’elle raconte les faits secrets de l’univers et fait écho à des âmes éparpillées dans le cosmos que le commun des mortels ne peut soupçonner, à l’image de cet homme au nom improbable, Samba Ngotté Lô, un mutant parmi les mutants, méconnu parmi les compagnons de Maodo et qui, comme Ramanujan, a reçu la science gnostique alors enfant, après avoir traversé une contrée et subi l’épreuve de la mort mystique. Il revint tellement bourré de sciences, de formules mathématiques et une multitude de noms de Dieu qu’il erra à la recherche d’un maître, cherchant la stabilité.
Comme des météores traversant le ciel, ils sont «partis» ces éclats de nos origines premières dont le passage sur terre n’est que le témoin de la pensée première, cette volonté antérieure qui a motivé l’origine première, le big-bang qui lui-même a un Maître suprême qui n’est pas à l’origine de tout, mais qui est l’origine de tout et qui tout simplement est.
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