Législatives – À quelques heures de la fin de la campagne : Programmes introuvables

Aucun contrat de législature de la part des différentes listes concurrentes. La campagne électorale des Législatives anticipées du 17 novembre tire a sa fin et laisse bon nombre de citoyens sur leur faim. Au point que, pour eux, élire leurs représentants à l’Hémicycle reste motivé par une autre contrainte que leur persuasion par le débat d’idées.Par Mamadou T. DIATTA
– La campagne électorale des Législatives anticipées du 17 novembre a vraiment battu son plein. Mais aujourd’hui, le citoyen lambda ou l’électeur normal ne peut se fixer quant à son choix véritable. Ce dernier ne peut se baser sur un programme ou un contrat de législature d’un quelconque parti politique en lice ou coalition. La plupart des têtes de liste et des candidats, de toutes les listes pour tout dire, n’ont fait référence ou mention d’un contrat de législature. Contrairement à l’élection présidentielle lors de laquelle le public a eu droit à des ébauches de programmes, déclinées de part et d’autre durant la très courte et exceptionnelle période réservée pour convaincre les électeurs.
Pendant vingt-et-un jours de campagne électorale, les compétiteurs se sont essayés ou employés à s’invectiver, se menacer mutuellement ou encore même s’attaquer physiquement.
Tantôt ce sont des insultes qui sont proférées, tantôt on se croirait dans une campagne électorale de l’élection présidentielle. Voire même à la borne-fontaine, pour y assister aux querelles.
Les candidats, tous camps confondus, n’ont pas mesuré à leur juste valeur les enjeux liés à la gouvernance du pays, à la gestion de ses ressources naturelles, à l’éducation et l’encadrement du citoyen de demain. Au devenir de cette Nation, entre autres thèmes devant leur servir de boussole dans la quête des suffrages.
Faudra-t-il élire les députés, le 17 novembre, parce que tout simplement c’est une nécessité absolue ? Faudra-t-il choisir les représentants du Peuple pour tout simplement mettre un terme au vide législatif ? Quelles réformes pour la vie publique future ? Quels changements devrions-nous être en droit d’attendre de nos mandants ou futurs législateurs par excellence ?
Toutes ces questions auraient mérité des réponses pointues, fruits d’un accouchement de réflexions mûres et approfondies des candidats. Mais, que nenni, à l’arrivée. Les listes en compétition pour la Représentation nationale ont préféré attirer le maximum de foule sur leurs cortèges, caravanes, randonnées. Histoire de mieux taper dans l’œil de l’électorat.
Quand le débat n’a pas volé haut, les acteurs politiques en sont venus aux mains, faisant de la violence un membre très actif de la campagne électorale. A la place des idées programmatiques. A la place de ce qui pourrait renvoyer à une législature. Cela a fini de rendre le landerneau politique malade.
De véritables assises s’imposent pour aller dans le sens de réformer en profondeur notre rapport à la politique.
mdiatta@lequotidien.sn