Pour rendre hommage aux habitants de Yoff et leur remercier pour leur soutien, l’artiste musicien Alla Ndiaye lance «Délo Ndjukeul». Un album purement mbalax composé de 6 titres. Pour la vente de son premier opus, le chanteur se déclare osé en faisant une vente aux enchères.
«Il faut être osé», c’est la seule phrase trouvée par l’artiste musicien, Alla Ndiaye, pour justifier le mode de vente utilisé pour son opus. En effet pour son premier album, il a décidé de faire une vente aux enchères allant de 25 mille à 40 mille francs Cfa. L’opus intitulé «Délo Ndjukeul» (Rendre hommage), composé de 6 titres, est une manière pour lui de rendre hommage et de remercier les habitants de Yoff qui le soutiennent depuis le début de sa carrière. C’est grâce à ce soutien même qu’il se dit confiant concernant la vente de son album. «Quand j’ai décidé de le faire, les gens me demandaient pourquoi je fais une vente aux enchères. Je leur ai dit que c’est le fruit de mon travail à Yoff. Je n’ai pas de sens interdit dans ce quartier. Et je remercie Dieu, car je m’en sors pas mal», explique Alla alias Alé, lors de sa visite dans les locaux du journal Le Quotidien pour présenter son opus. Celui-ci est fait de mbalax pur et dur bien rythmé avec des instruments différents que sont : guitare, sabar, tama, mbarima, batterie, thiol, nder, khine… Il est composé des titres comme «Talla Mbengue», un transitaire qu’il a chanté pour son soutien sans faille. Il y a aussi «Adjibo» dans lequel il fait les louanges du guide religieux Seydina Limamou Laye. Dans «Sargal sa waye», Alla Ndiaye rend hommage à un de ses amis, etc.
Qui est Alla Ndiaye ?
Natif de Yoff, Alla Ndiaye a débuté dans un groupe dénommé «Khandrengue jazz» où lui et les autres membres chantaient lors des cérémonies traditionnelles comme les baptêmes, mariages et autres en utilisant des pots, des calebasses, etc. Il a commencé très tôt à faire de la musique sous les yeux d’un père qui n’était pas tout à fait d’accord. «Je chantonnais de temps en temps, mais mon père était un peu réticent et, de temps en temps, j’abandonnais», explique-t-il. Même s’il ne se souvient pas de l’année à laquelle il a démarré la musique, il a tout de même informé qu’il doit faire 10 ans ou plus dans ce métier. «Quand je chante quelqu’un, il le sent du plus profond de lui, la musique c’est un don en moi», vante-t-il. S’agissant de sa vision sur la nouvelle tendance musicale appelée «Afrobeat», le chanteur a voulu être bref. «La musique est un peu complexe, que chacun fasse ce qu’il sent faire», dira l’artiste yoffois. Il ajoute par ailleurs que quand on est bien et qu’on ne veut du mal à personne, on ira très loin. «Chacun de nous a des atouts que l’autre ne possède pas», fait-il remarquer. Pour la promotion de son produit, des soirées et des concerts sont prévus.
Hormis sa casquette de musicien, Alla Ndiaye évolue aussi dans le social. A Yoff, son nom ne laisse personne indifférent, si l’on se fie à ses dires. Il fait partie de ceux qui ont fait en sorte qu’il y ait dans ce quartier moins d’agressions, qui y étaient très récurrentes. «Quand j’ai vu des agressions dans ce quartier, j’ai convié les gens de la cité et je leur ai suggéré de mettre un terme tout cela. Après cela, on a commencé à faire des patrouilles dans tout le quartier. Ça a marché pendant un mois», confie-t-il, informant que c’est ce qui a abouti à la création d’un groupe dénommé «anti-agression». Après ça, il informe qu’avec l’arrivée du phénomène de vol d’enfants, il s’est levé aussi et a fait le tour de toutes les écoles de Yoff chaque semaine. Ce qui est devenu une habitude pour lui maintenant. «Je le fais pour conscientiser les enfants. Parfois, je les invite au jardin public pour parler et jouer avec eux. Je récompense aussi les meilleurs de leur classe», soutient-il, informant qu’il prépare un «oscar des vacances», au grand bonheur de ces mômes.
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