Etudiants – Fin de leur subvention : Les ressortissants de Bandègne préparent un sit-in

Les étudiants ressortissants de la commune de Bandègne ne savent plus à quel saint se vouer. Leurs études sont sur le point d’être gâchées. Depuis trois ans maintenant, ils ne bénéficient plus de subvention de la part du maire de leur commune. Une situation qui a déjà amené certains parmi eux à abandonner leurs études pour retourner chez eux.
Selon Pape Meïssa Sarry, étudiant en Master II au Département d’histoire à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le maire a coupé les subventions qu’il octroyait aux ressortissants de cette commune et qui s’élevaient à un million de francs l’année. «Nous dénonçons l’absence de subvention pour notre amicale depuis plus de trois ans», a-t-il déclaré lors d’un sit-in tenu à l’Ucad.
Pourtant, s’indigne le président de l’Amicale des étudiants et élèves de la commune de Bandègne, «le maire Assane Seck a toujours subventionné les études de nos prédécesseurs sans condition».
Mais depuis un certain temps, il refuse de voler à leur secours sous prétexte que la mairie n’a pas de compétences pour accorder des subventions aux étudiants. Et pour se donner bonne conscience, il leur a demandé de fournir des documents pour pouvoir continuer à en bénéficier. Une requête à laquelle ils ont satisfait depuis le 27 juillet 2024, sans pour autant voir la couleur de l’argent.
«Nous lui avons donné les documents, mais le maire est resté inflexible sur sa position», a dénoncé Pape Meïssa Sarry, selon qui le prétexte avancé par le maire Assane Seck ne se justifie pas. «C’est une déclaration que nous considérons comme une manœuvre politique et un chantage inacceptable. Notre amicale étant apolitique, nous l’appelons à revenir à la raison. Nous l’appelons à soutenir ses fils dont certains vivent dans des conditions plus que précaires. Certains d’entre eux passent la nuit dans les couloirs de l’université, d’autres font la navette entre la banlieue et l’université», a-t-il fait savoir. Aujourd’hui, ils lancent un appel à toutes les bonnes volontés pour les aider à sortir de cette situation. «Nous lançons un appel solennel au président de la République, au ministre de l’Enseignement supérieur Abdourahmane Diouf, pour venir en aide aux étudiants. Nous lançons un appel à tous les ressortissants du Mbaor, à tous ceux qui sont dans la diaspora, pour venir en aide à ces étudiants», a-t-il dit, en rappelant qu’on ne peut pas être à l’université sans logement. Ayant ainsi épuisé tous les moyens de recours pacifique, les étudiants ne comptent pas croiser les bras pour voir leur avenir être compromis. «S’il ne nous donne pas notre subvention, nous allons passer à la vitesse supérieure en organisant à Bandègne des marches pacifiques», a prévenu Pape Meïssa Sarry.
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