L’Association des acteurs immobiliers de Thiès (Assait) appelle l’Etat à lever totalement la suspension des lotissements, des activités foncières, sur le site de Mbour 4, à la périphérie de la ville de Thiès. C’était lors d’un forum sur l’immobilier, tenu à Thiès.Par Cheikh CAMARA – 

L’arrêt des activités foncières à Mbour 4 et sur d’autres sites du pays, décidé suite à une visite de terrain du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, le 1er mai 2024, était une mesure transitoire prise en attendant qu’une commission ad hoc procède à des régularisations.
Entretemps, la suspension a été levée partiellement sur le site de Mbour 4. «En ce moment précis, il nous est impossible de dire avec exactitude l’état des régularisations de certains sites comme Mbour 4», s’offusque le Secrétaire général de l’Assait, Souleymane Thiam. Il remarque que «la jeunesse de Thiès, n’ayant pas accès à la mer ni à aucun pays frontalier, a besoin d’activités économiques».

Selon lui, l’état de léthargie du secteur ferroviaire, qui était la principale source de création d’emplois à Thiès, a fortement impacté l’économie de la région. M. Thiam renseigne que «des enjeux économiques énormes entourent la régularisation des terrains de Mbour 4». Il n’a pas manqué de souligner la nécessité de régulariser le foncier de Thiawone Bambara, dans la commune de Cherif Lô (département de Tivaouane).

Le bureau de l’Assait s’offusque du fait que «le secteur de l’immobilier est en perpétuelle mutation. Les acteurs qui gravitent autour sont de plus en plus nombreux et diversifiés, et la situation est encore plus accentuée du fait que le secteur industriel, le train et autres sources de création d’emplois et de richesse dépérissent». Il indique que «la proximité de Thiès avec Dakar et le fait que la région de Thiès mesure 12 fois plus que Dakar, avec ses 6670 km contre seulement 547 pour Dakar, offre des opportunités d’extension du besoin croissant de logements pour les populations sénégalaises».

Cependant, remarque-t-il, «le secteur de l’immobilier à Thiès ne profite pas pleinement des avantages du fait de son manque d’organisation et de structuration. C’est pourquoi la fusion d’associations en gestation a donné naissance à l’Assait en début d’année 2024».

L’Association des acteurs de l’immobilier de Thiès, qui compte aujourd’hui des centaines de membres, rappelle etre née pour aider ses membres à faire face aux nombreuses difficultés notées dans le secteur dont «le manque de considération et de valorisation de certains sous-métiers du secteur» ; «le manque de formation et d’encadrement» ; «le défaut de formalisation de beaucoup d’agences immobilières» ; «la vulnérabilité juridique des acteurs se trouvant au plus près des clients avec des va-et-vient quasi permanents devant la justice».

Au-delà des problèmes propres aux acteurs dans l’exercice correct de leur gagne-pain, notent les organisateurs, «Thiès enregistre énormément de difficultés autour d’un certain nombre de défis. A savoir «la régularisation des sites (Thiaouane Mbambara mbour 4 Mbomboye Colobane tanghor, etc.)»» ; «les lenteurs administratives liées aux mutations dans les communes du département pour les actes administratifs à usage d’habitation ou pour les délibérations à usage agricole, commercial ou industriel, ce qui plombe certains projets et décourage les investisseurs» ; «le rapport avec la justice, avec énormément de convocations, surtout des plus vulnérables courtiers en rapport direct avec les acquéreurs alors que les actes sont signés par les autorités» ; «la cherté des matériaux de construction» ; «la cherté des montant de l’enregistrement pour un acheteur, alors que le vendeur disparaît des radars».
Correspondant