L’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires de Dakar (Eismv) a ouvert son année académique 2024-2025 sous le signe de l’innovation. Lors de sa 28e rentrée solennelle hier, des experts et officiels ont débattu du rôle important du numérique et de l’Intelligence artificielle dans la médecine vétérinaire. Et pour Dr Abdourahmane Diouf, ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, l’Eismv de Dakar à un rôle central à jouer.Par Ousmane SOW – 

L’Ecole inter-Etats des sciences et médecine vétérinaires de Dakar (Eismv) a célébré, hier, sa 28ème rentrée solennelle pour l’année académique 2024-2025. Plus qu’une école, l’institution panafricaine veut être un laboratoire d’innovations. Et pour cela, un thème d’actualité s’est imposé : «Le numérique et l’Intelligence artificielle au service de la médecine vétérinaire : innovation, éthique et perspectives.» Au cours de cet événement, marqué par des remises de parchemins et de distinctions au personnel méritant de l’institution, Dr Abdourahmane Diouf, ministre de l’Ensei­gnement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a pris la parole pour souligner l’importance des avancées technologiques qui révolutionnent la formation, la recherche et la pratique vétérinaire. «Nous vivons une époque où le Big Data, l’Intelligence artificielle, la télémédecine et la modélisation numérique transforment les pratiques médicales et vétérinaires», a-t-il déclaré, insistant sur les avancées en matière de prévention des maladies animales et de diagnostic assisté par l’Ia. «Ces innovations permettent aujourd’hui une meilleure prévention et détection des maladies animales grâce aux algorithmes capables d’analyser des milliers de données en temps réel, des diagnostics plus précis et plus rapides», a-t-il ajouté. Mais au-delà des prouesses technologiques, des interrogations persistent.

Comment encadrer ces nouvelles pratiques ? Quelle place pour l’éthique dans cette révolution numérique ? Pour le ministre, il est important de garder un équilibre. «Toutes ces avancées technologiques ne sont pas seulement techniques, elles appellent aussi à une réflexion éthique et réglementaire, afin que ces outils servent au mieux les intérêts des animaux, des professionnels et de la société», a dit Dr Abdourahmane Diouf, estimant que l’Eismv de Dakar a un rôle central à jouer face à toutes ces mutations. «Elle doit être un moteur d’innovation et de formation pour préparer nos étudiants à relever les défis actuels et à venir», explique-t-il, citant les enjeux environnementaux, la souveraineté alimentaire, la sécurité sanitaire globale et les exigences du marché du travail.

L’Intelligence artificielle au service des animaux
L’Eismv, fondée en 1961, s’impose aujourd’hui comme un modèle d’intégration africaine. Comptant 14 Etats membres, elle ambitionne de former les vétérinaires de demain en les préparant aux enjeux numériques. Et le Directeur général de l’institution, le Professeur Yalacé Yamba Kaboret, en est convaincu. «Chaque année, nous trouvons une thématique qui peut nourrir notre façon d’enseigner, qui peut nourrir notre métier pour donner aux étudiants une certaine capacité à pouvoir l’utiliser sur le terrain lorsqu’ils seront diplômés», explique-t-il. Cette année, l’accent est mis sur le numérique et l’Intelligence artificielle. «Nous avons une salle de simulation constituée de mannequins, nous sommes en train d’aller vers le virtuel pour que les étudiants puissent manipuler des environnements, des actions, sans pourtant toucher l’animal, mais avoir le réflexe de faire ça et le réflexe de le vivre et de travailler en collaboration», détaille Yalacé Yamba Kaboret. Et il faut le dire, cette transformation nécessite aussi de l’accompagnement et un engagement fort des Etats membres. Dr Abdourahmane Diouf a d’ail­leurs salué la présence du ministre de l’Enseignement supérieur de la Mauritanie, un pays en passe d’intégrer l’école. «L’Eismv regroupe 14 Etats, donc un excellent exemple d’inté­gration africaine dans le domaine des sciences vétérinaires et des sciences animales», a-t-il affirmé, soulignant l’importance d’une coopération renforcée.
ousmane.sow@lequotidien.sn