Gestion du réseau routier : La Gfao se met en route

Dakar a abrité la 13è Assemblée générale du Groupe focal de l’Afrique de l’Ouest (Gfao) dont le thème porte sur «L’innovation dans la gestion des Fonds d’entretien routier du Groupe focal de l’Afrique de l’Ouest : vers des solutions durables». «Nous devons nous réinventer afin d’adopter des méthodes de gestion plus innovantes et garantir un financement suffisant et sécurisé de l’entretien routier. Les défis financiers liés à l’entretien de nos infrastructures sont immenses. Cette Assemblée générale représente une étape-clé pour renforcer nos stratégies et assurer une gestion plus efficace du patrimoine routier de nos pays respectifs, en résorbant le gap entre les besoins et les ressources effectivement consacrées à l’entretien. En effet, les besoins croissants de nos populations en infrastructures routières nous interpellent», alerte Mme Soukeyna Diop, Directrice générale du Fonds d’entretien routier autonome du Sénégal (Fera). Elle ajoute : «Il est de notre devoir de faciliter une connectivité efficace entre les zones économiques, les centres urbains et ruraux, les infrastructures sociales de base, en assurant un niveau de service optimal en tout temps. Le Fera, en tant que pilier de la gestion et de l’entretien des infrastructures routières, s’inscrit pleinement dans la Vision Sénégal 2050, portée par Son Excellence M. Bassirou Diomaye Diakhar Faye et mise en œuvre par le gouvernement du Premier ministre Ousmane Sonko. Cette vision ambitieuse repose, d’une part, sur une transformation profonde du Sénégal en une Nation souveraine, juste et prospère impliquant une reconnaissance du rôle stratégique du réseau routier dans le développement national, car assurant plus de 90% des déplacements. Et d’autre part, sur un objectif clair : pérenniser, moderniser et optimiser nos infrastructures.»
Aujourd’hui, le Fera ambitionne de relever deux défis fondamentaux : mobiliser efficacement les ressources financières nécessaires à l’entretien et à la modernisation du réseau routier, et assurer une gestion transparente et performante des opérations de maintenance et de préservation des infrastructures, selon Mme Diop.
Pour le ministre Yankoba Diémé, cet événement s’inscrit également dans l’Agenda de transformation nationale «Sénégal 2050», qui vise à moderniser les infrastructures du pays et à renforcer leur résilience face aux enjeux économiques et environnementaux. Il dit : «Le thème cette année reflète la nécessité pour les Etats africains de moderniser leurs stratégies de gestion routière en intégrant de nouvelles approches en matière de financement, de gouvernance et de technologies innovantes. Cette Assemblée générale vise à explorer de nouvelles sources de financement : partenariats public-privé, taxes dédiées, fonds innovants, etc.»
Selon lui, la coopération régionale et l’harmonisation des politiques des pays membres du Gfao doivent renforcer leur collaboration pour adopter des standards communs dans la gestion des infrastructures routières. Sans oublier «l’échange d’expériences», qui «permettra d’identifier les meilleures pratiques pour améliorer l’entretien et la gestion du réseau routier régional». «L’intégration de l’innovation et des nouvelles technologies, ainsi que les avancées technologiques offrent des solutions intelligentes pour l’entretien routier : digitalisation et suivi en temps réel des routes, Intelligence artificielle pour la détection préventive des dégradations, utilisation de matériaux innovants pour une meilleure résistance des routes avec un environnement favorable et des infrastructures résilientes. Avec le changement climatique, les infrastructures doivent être adaptées pour résister aux conditions météorologiques extrêmes», note M. Diémé.
En tout cas, les Etats peuvent compter sur les financements des institutions financières et partenaires techniques comme la Banque mondiale, la Boad, la Bad et l’Ue.
Par Abdou Latif MANSARAY – latifmansaray@lequotidien.sn