Le Collectif des travailleurs de l’Aibd Sa dit rejoindre les neuf axes de revendications prioritaires posés par le Front syndical pour la défense du travail (Fsdt), notamment «l’amélioration du pouvoir d’achat», «la revalorisation des pensions et la baisse des charges fiscales», «la sécurisation de l’emploi et la généralisation des droits fondamentaux des travailleurs».Par Cheikh CAMARA – 

Les travailleurs de l’Aibd Sa ont exprimé leur plein soutien au Front syndical pour la défense du travail (Fsdt), suite à sa déclaration rendue publique lors dune conférence de presse, ce mercredi 16 avril 2025, relative aux négociations du nouveau Pacte social. «Nous saluons la clarté de l’analyse, la pertinence des revendications formulées, ainsi que la fermeté responsable du Fsdt dans la défense des intérêts des travailleurs, de la justice sociale et de la dignité humaine», a indiqué le coordonnateur du Collectif des travailleurs de l’Aibd Sa, Ameth Mbaye.
Selon lui, «le refus d’un accord précipité, flou et éloigné des réalités vécues par les travailleuses et travailleurs du Sénégal témoigne d’un engagement sincère en faveur d’un dialogue social crédible, équilibré et porteur de progrès». Ameth Mbaye et ses camarades rappellent que «la paix sociale durable ne peut résulter que d’une concertation transparente, inclusive et respectueuse des engagements pris». C’est pourquoi ils appellent les autorités à «prêter une oreille attentive aux propositions du Fsdt et à favoriser une sortie de crise fondée sur l’équité et la reconnaissance de la valeur du travail». Aussi d’affirmer leur «solidarité inébranlable à l’ensemble des centrales syndicales engagées dans cette dynamique». Ils disent «rester mobilisés aux côtés du Fsdt pour la défense des droits légitimes des travailleurs du Sénégal».
Le Front syndical pour la défense du travail (Fsdt), au cours de cette rencontre, a abordé la situation qui découle des travaux d’élaboration du nouveau Pacte social et les négociations portant sur la plateforme minimale déposée le 21 janvier 2025 par sept centrales syndicales. En réunion d’évaluation le lundi 14 avril, il est ressorti des échanges que le déroulement des négociations et des travaux de l’atelier d’élaboration du nouveau pacte des 7, 8, 9 et 10 avril 2025 n’ont pas donné satisfaction au Front syndical, loin s’en faut. Le Front estime qu’«à cette étape de nos discussions, les résultats issus de ces travaux sont loin de nos attentes eu égard aux problématiques posées par les travailleurs et leurs organisations syndicales dans la perspective d’une dynamique partenariale porteuse de progrès et de justice sociale».
Les syndicalistes sont revenus sur certains points relatifs aux accords pouvant constituer le soubassement d’un Pacte de stabilité sociale, autour de «l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs et des ménages : à savoir la revalorisation de la pension de retraite et du taux des rentes viagères, la baisse de la fiscalité sur les salaires, la baisse des prix des denrées de première nécessité et de consommation (eaux, électricité, téléphone, carburant, etc.)» ; «la conclusion d’accords sectoriels avec les syndicats d’enseignants, de la santé, de la Justice, des universités, des collectivités territoriales, de l’hôtellerie et du secteur primaire» ; «la généralisation de l’âge de la retraite à 65 ans» ; «la réintégration des travailleurs licenciés dans les secteurs public et parapublic» ; «la requalification en Cdi des contrats de travail plusieurs fois renouvelés, conformément aux dispositions des articles L42 alinéa 1 et L49 alinéa 1 du Code du travail» ; «la mise en œuvre du Plan de restructuration de La Poste et le paiement des salaires jusqu’à sa réalisation» ; «l’accélération de la relance du chemin de fer, ainsi que le paiement des salaires jusqu’à son effectivité» ; «la mise en œuvre des conclusions des états généraux des transports publics» ; «l’apurement du passif social et le règlement de la dette intérieure».
En l’absence de satisfaction sur ces questions, les centrales syndicales ne pourront, disent-elles, s’engager dans la signature d’un quelconque pacte. Ainsi, en réaction aux «louvoiements du gouvernement qui cherche à nous mettre devant le fait accompli», le Front syndical refuse d’avancer dans «cette aventure périlleuse sans un débat de clarification sérieux» et se réserve «le droit d’entreprendre toute action à même d’assurer la défense des intérêts des travailleurs et des populations en général». Le Front n’exclut pas de déposer un préavis de grève au sortir de l’audience du 1er mai, «si toutefois les revendications des travailleurs ne trouvent pas satisfaction auprès de la plus haute autorité».
La Coalition des centrales syndicales du Sénégal invite les autorités à «rester attentives aux préoccupations des travailleuses et des travailleurs», et à «veiller à l’implication de la force de travail au renouveau et à la performance de notre économie».
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