Assainissement – Lancement des opérations de curage : Cheikh Tidiane Dièye prépare son hivernage

Alors que Kédougou a reçu, ces dernières heures, ses premiers mm de pluies, le ministère de l’Assainissement et de l’hydraulique a lancé hier les opérations pré-hivernage pour prévenir les risques d’inondations. Surtout que cette année, il est annoncé de très fortes précipitations.
Par Justin GOMIS – A quelques encablures de la saison des pluies qui promet d’être abondante cette année, l’Office national de l’assainissement (Onas) a pris les devants en lançant hier les opérations pré-hivernage Wadial sunu nawet. «Cette deuxième édition depuis l’arrivée des nouvelles autorités au pouvoir a pour objectif d’impliquer les communautés dans cette lutte contre les inondations dont les risques de survenue restent très élevés, avec l’annonce d’une saison des pluies très intense. Les opérations que nous lançons aujourd’hui (hier) visent à promouvoir la mobilisation, l’organisation et l’engagement des communautés à travers des actions coordonnées de curage, de nettoyage et d’entretien d’ouvrages ou de réseaux de drainage des eaux pluviales, ainsi que de pompage, de débouchage ou de réalisation de tranchées dans les quartiers», dit Cheikh Tidiane Dièye.
Selon le ministre, la lutte contre les inondations ne doit pas être seulement l’apanage des techniciens. Elle doit impliquer les populations. «Il convient de noter que le défaut d’appropriation des politiques gouvernementales en matière de lutte contre les inondations était également entretenu par une approche qui jusqu’alors restait purement techniciste, laissant peu de place aux initiatives populaires. Ce qui avait fini par contribuer à développer chez certains citoyens une attitude passive et attentiste, voyant l’Etat et ses démembrements comme les seuls responsables en matière de prévention et de gestion des inondations», a-t-il rappelé, tout en indiquant que «leur finalité est de renforcer la résilience des communautés aux inondations, surtout qu’aujourd’hui plus qu’hier, nous avons besoin de l’implication de tous pour apporter des réponses durables à ce phénomène».
Le ministre de l’Hydraulique et de l’assainissement a souligné les résultats du sursaut citoyen, qui a permis d’engranger certains acquis. «Ne serait-que pour la deuxième édition de ces journées qui avait l’objet d’une évaluation quantifiée, les efforts des uns et des autres avaient permis de curer 50 756 mètres linéaires de réseaux, de traiter 29 bassins de rétention d’eaux pluviales, de nettoyer 550 lieux publics et équipements collectifs en en embellissant certains et d’enlever 6877 tonnes de déchets. Relativement aux impacts, en sus de l’amélioration du cadre de vie à plusieurs endroits avec des répercussions positives sur la santé, il est constaté, selon les spécialistes, une atténuation des inondations dans certaines villes comme Kaolack, Touba ou Dakar», s’est-il réjoui. Il poursuit : «L’année dernière, j’avais appelé à œuvrer à atténuer l’effet anthropique en promouvant un nouvel état d’esprit grâce à une stratégie de communication et de sensibilisation plus adaptée, ainsi qu’un renforcement de l’implication et la contribution des communautés dans la lutte contre les inondations.»
Selon lui, «cet appel, qui était loin d’être anodin, partait du simple constat qu’en matière de gestion des inondations, l’Etat a consenti beaucoup d’efforts portés sur les investissements financiers pour la réalisation d’ouvrages, sans arriver aux résultats escomptés». Cet appel aurait permis de relever le faible niveau d’engagement communautaire et de prise de conscience collective. Sous la houlette de son Directeur général, l’Office national de l’assainissement au Sénégal a organisé une visite guidée dans certains bassins de rétention où les travaux de curage sont en train d’être opérés au niveau du Building communal, à Grand-Yoff, aux Parcelles Assainies et à Sicap-Mbao.
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