La Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima) travaille à lever les obstacles au paiement des sinistres dans les délais, selon son Secrétaire général. Blaise Abel Ezo Nkolo intervenait hier en marge de l’ouverture de la réunion du Comité exécutif (Comex) de la Cima. Lequel prépare la réunion du Conseil des ministres des Assurances (Cma).Par Dialigué FAYE – 

Le régulateur du secteur des assurances reconnait que les délais de paiement des indemnités des sinistres sont extrêmement longs. Et cela ternit l’image du secteur de l’assurance, a avoué le Secrétaire général de la Conférence interafricaine des marchés d’assurances (Cima). «On qualifie les assureurs de tous les noms. Ils sont prêts à prendre de l’argent, mais quand il faut payer les sinistres, ils sont toujours en train d’hésiter. Normalement, l’assureur doit payer en quantum et en temps, c’est-à-dire dans le délai prévu et le montant prévu. Si nous prenons le premier paramètre, délai prévu, ce qu’il y a là-dedans, c’est qu’il y a une chaîne pour payer. Je vous la décris : il faut d’abord qu’on établisse les responsabilités. Ensuite, il faut évaluer. Après, il y a les contentieux. Dès que ça part en Justice, ce sont des éléments extérieurs qui peuvent faire alourdir le processus dans son temps.
Maintenant, dans son quantum, le montant à payer, voilà encore un autre élément qui peut traîner et qui fait que les gens croient que les assureurs ne veulent pas payer.
Il y a des raisons exogènes. Il y a beaucoup de raisons qui allongent le processus de règlement des sinistres», a expliqué Blaise Abel Ezo Nkolo.
Mais, assure-t-il, la Cima travaille «effectivement à lever tous ces obstacles». «Ce travail touche les sociétés qui traînent. On doit prescrire des pénalités de retard, prendre des sanctions à l’encontre de ceux qui traînent à payer les sinistres, etc.
Nous travaillons aussi avec la gendarmerie, la police, pour qu’elles accélèrent un peu la délivrance des Procès-verbaux (Pv). Nous travaillons à voir avec les experts, s’ils sont vraiment compétents, pour qu’ils fassent rapidement leur travail en toute objectivité. C’est dans cette logique que nous travaillons pour que le secteur soit à même de remplir rapidement ses engagements, et de payer rapidement les sinistres», a annoncé le Sg de la Cima.
Il intervenait en marge de la réunion du Comité exécutif de la Cima, qui prépare la réunion du Conseil des ministres des Assurances (Cma).
Analysant la situation du secteur sous plusieurs paramètres, notamment les engagements, la marge de solvabilité, l’expert précise que le secteur se porte bien. Et la plupart des compagnies sont en mesure d’investir.
Malgré cette embellie, le taux de pénétration reste faible. «La plupart des populations de nos Etats n’ont pas de police d’assurance, pour un certain nombre de raisons. La première raison, la plus habituelle qu’on évoque, c’est que nous avons la solidarité africaine qui fait que nous pensons qu’on n’a pas besoin de l’assurance.
Si j’ai un problème, c’est Dieu qui a créé le problème. Et puis, il y a mes frères, mes sœurs, ma maman, qui vont m’aider. On ne pense pas tout de suite à l’assurance.
La deuxième raison pour laquelle on ne pense pas tout de suite à l’assurance, c’est que nos moyens sont limités. Dans mon budget, l’assurance n’est pas la chose à laquelle je pense d’abord. C’est une autre raison qui fait que le taux de pénétration est faible … Pourtant, le besoin existe», explique M. Nkolo.
Pour relever ce défi, la Cima travaille avec les compagnies d’assurance pour attirer les populations. «Nous comptons lever les obstacles, notamment les retards dans les paiements des indemnités. Tout cela freine la pénétration de l’assurance dans le marché sur lequel nous travaillons, de concert avec les autres participants du système assurantiel, c’est-à-dire les assureurs, les assurés eux-mêmes.»
En prélude au Cma, le Comex passera en revue plusieurs sujets. Entre autres, le président du Comex a listé la révision de la régulation, l’organisation du marché, les questions de sanction, d’assainissement du marché.
Il y a aussi des sujets qui portent sur l’exécution des précédentes directives et instructions du Conseil des ministres.
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