La recrudescence alarmante des violences faites aux femmes, et plus particulièrement des cas de féminicide notés ces derniers jours, a fait réagir l’Ong Actionaid. Dans un communiqué, les membres de ladite organisation ont déploré le fait que «ces meurtres de femmes, souvent perpétrés dans un contexte conjugal ou sexiste, se multiplient dans l’indifférence générale, endeuillant des familles et choquant l’opinion publique». Actionaid Sénégal exprime ainsi, dans son document, «sa profonde indignation face à ces actes intolérables qui mettent en lumière les défaillances systémiques en matière de prévention, de protection et de justice pour les femmes victimes de violences». Pour ces membres de la Société civile, «ces féminicides ne sont pas de simples faits divers, mais le reflet d’un système de violences structurelles, renforcé par le silence, l’impunité et la banalisation». Criant leur indignation, ils déclarent que «chaque femme tuée est une vie de trop, chaque silence est une complicité».
Dans le but de lutter efficacement contre ces violences, Actionaid «appelle les autorités à reconnaître officiellement les féminicides comme une urgence nationale, relevant à la fois des droits humains et de la sécurité publique». Dans la même dynamique, elle «exige l’application rigoureuse des lois existantes et la mise en place de mécanismes de protection efficaces pour les femmes en danger». Dans le document, il est également demandé «le renforcement des campagnes nationales de sensibilisation sur les violences basées sur le genre, pour changer durablement les mentalités et les comportements». Les auteurs du communiqué invitent «à une réponse judiciaire exemplaire, avec des poursuites systématiques, des jugements équitables et des sanctions dissuasives contre les auteurs de violences». Outre les autorités étatiques, un appel est aussi lancé à «l’ensemble de la société sénégalaise, aux citoyennes, organisations de la Société civile, leaders religieux et traditionnels, journalistes, parlementaires pour faire bloc contre ce fléau». Et d’indiquer : «Il est temps de sortir du silence, de briser les tabous et de dire haut et fort : stop aux féminicides ! Le silence tue. L’inaction tue. L’heure est à l’action collective et urgente.»
Par Dieynaba KANE – dkane@lequotidien.sn